| EXERCICE 92, UNITÉ IV 3.3. Rectifier
CONSIGNE Relevez dans les extraits suivants les mots qui montrent que l'emploi de voire constitue un pas de plus par rapport à l'idée qui vient d'être énoncée.
EXEMPLE Les jeunes qui s'intéressent aux emplois de militaires du rang […] ont un baccalauréat professionnel, mais rares sont ceux qui ont entrepris un 1er cycle d'études universitaires. La marine doit toutefois être distinguée, dans la mesure où cette armée destine la plupart des jeunes recrutés comme militaires du rang à des fonctions de sous-officier. Elle se montre donc plus sélective sur le plan du niveau scolaire ; il est ainsi fréquent que les jeunes qui s'engagent dans cette armée comme militaires du rang aient entamé, voire validé, des études courtes dans l'enseignement supérieur […]. (1)
RÉPONSE Ceux qui sont recrutés dans la marine ont fréquemment entamé des études dans l'enseignement supérieur et certains sont allés plus loin en validant (réussissant) ces études.
1. Pour cerner les raisons qui incitent un jeune à s'intéresser suffisamment aux métiers militaires pour le conduire à entreprendre des démarches d'information, voire d'engagement, cent douze jeunes qui manifestaient de l'intérêt pour les emplois subalternes de niveau « militaire du rang » proposés par les armées ont été interviewés. Ces jeunes se situaient alors au moment « présent » de l'engagement, celui de la prise de décision. Au cours des entretiens réalisés dans les bureaux d'information des différentes armées et de la gendarmerie, l'accent a été mis sur la perception que ces jeunes avaient de l'armée vers laquelle ils s'orientaient. Cette vision a ensuite été rapprochée de la manière dont ils se définissaient eux-mêmes (et qui a pu, en partie, être saisie à partir de leurs attentes professionnelles). (1)
2. […] s'il est possible, dans une certaine mesure, de parler de communautarisme pour évoquer les free parties, on montrera ici que les adeptes de ces fêtes peuvent aussi être considérés comme extrêmement individualistes, introspectifs par certains aspects. De même, à l'hédonisme festif, on verra qu'il est possible d'opposer le côté sombre, militaire, voire puritain des free parties. (2)
3. […] en parlant du milieu des free parties, Valérie Gournaliste adepte des free parties) s'exprime ainsi : « Moi je les trouve vachement puritaines. Les free parties pour moi, c'est pas du tout un lieu de rencontre sexuelle [...] il n'y a pas de séduction au sens sexuel. ». Les participants que nous avons rencontrés sont en fait unanimes pour décrire leur expérience des free parties comme une expérience assez « personnelle », voire « solitaire », une expérience qui exclut la plupart du temps la rencontre d'un éventuel partenaire, ou même de nouveaux amis […] (2)
4. Les free parties sont bien un lieu de fête véritable. Mais elles ne sont pas nécessairement le lieu d'un défoulement orgiaque sans limite. La house music, à la suite du disco, génère à la rigueur dans certaines boîtes de nuit des formes de participation qui nous semblent mieux correspondre à cette image radicale de la fête. La transgression, la transcendance, l'absence de limite, le dérèglement corporel, la rupture avec le quotidien, la transgression de l'ordre social et des interdits, les situations « hors règles », le fait de dépasser sa propre condition, de surmonter sa « normalité », ou encore la « fusion collective » : toutes ces expressions sensées décrire l'expérience des free parties ne permettent en fait pas du tout d'en saisir la spécificité, mais s'appliquent tout autant, voire beaucoup plus, à certaines boîtes de nuit. Or, il semble problématique qu'un discours appliqué aux free parties puisse tout aussi bien s'appliquer au milieu des boîtes de nuit, alors que les adeptes des free parties considèrent l'univers des boîtes comme absolument opposé au leur. (2)
5. […] le fait d'occuper un emploi dans un établissement traditionnel, situé au sommet de la hiérarchie du luxe parisien, confère un statut prestigieux dans la profession, mais la tenue exigée rabaisse le vendeur ou la vendeuse à la condition d'employé subalterne, voire de quasi-domestique en uniforme. Certains jeunes vendeurs et vendeuses, sûrs de leur apparence et de leur goût et se considérant comme les égaux de leur client en matière d'élégance, ressentent le port de l'uniforme comme humiliant. (3)
6. […] les vendeurs attrayants ne rencontrent pas que des clientes elles-mêmes attrayantes : ils traitent, comme les vendeuses, des personnes aux physiques les plus divers et notamment des flux de clientes se sachant défavorisées et désireuses cependant de construire, avec le concours d'un conseiller, une identité satisfaisante à leurs yeux. Ainsi les vendeurs de ce type sont mieux à même que leurs collègues féminins de traiter une importante composante de ce segment du marché, les femmes de 30 à 45 ans inquiètes de leurs formes, pratiquant des régimes et cependant désireuses de se composer une identité conciliant leur taille du moment et l'image de la marque choisie. Une large partie de ce type de clientes et ce type de vendeurs recherchent l'interaction commune, car les deux sont conscients des rapports spéciaux qu'ils peuvent entretenir. Des liens de complicité, vite établis, autorisent certains vendeurs à traiter avec franchise et humour les cas difficiles, voire à créer une sorte de situation neutre dans laquelle les clientes s'habitueront peu à peu à leurs formes et à leur apparence. Ainsi, loin de prendre le risque de nier les défauts morphologiques de la cliente, le vendeur les reconnaît et les fait accepter. (3)
7. Certains trajets, mieux connus, sont considérés comme praticables par les femmes qui sortent, mais elles n'en oublient pas pour autant leurs appréhensions. Une étudiante du 19e arrondissement explique que lorsqu'elle sortait seule, avant d'être en couple : « Je sais que oui, je marchais à la lumière, et j'étais toujours en tenue qui me permettait de courir… […] Jamais de chaussures ... jamais de talons ... de toute façon je n'en ai jamais mis trop, mais particulièrement le soir, je faisais exprès... ». Si elles sont nombreuses à avoir dit porter des tenues qui leur permettent de se mouvoir vite, voire s'échapper, l'apparence qu'elles ont lorsqu'elles déambulent dans les lieux publics, surtout après une certaine heure, ne doit pas non plus être « aguichante », comme l'explique une femme de 34 ans : « J'ai des tactiques, je mets des lunettes noires, j'ai toujours un livre, pas de maquillage, rien de sexy. » (4)
8. Il apparaît bel et bien que les remarques et autres pratiques dénigrantes à l'égard des femmes dans les espaces publics contribuent à renforcer le sentiment de crainte – ou tout au moins le sentiment difficilement définissable qu'elles ne sont pas tout à fait à leur place – qu'elles sont nombreuses à dire éprouver à l'extérieur. Il convient de souligner l'importance faiblement reconnue de ce qui pourrait passer pour des « incivilités » et les conséquences non négligeables qu'elles ne manquent pas d'avoir sur l'appropriation des espaces publics par les femmes. Le fait même que ces dernières les aient enregistrés comme « insultes » et non comme « impertinence », « quolibets », voire « compliments maladroits », témoigne bien au demeurant de l'incidence que ces actes ont sur elles. (4)
9. Etre de sexe féminin dans la rue n'est pas une caractéristique anodine et de nombreuses sanctions viennent rappeler aux femmes le rôle qu'elles doivent jouer et les pratiques que l'on attend d'elles. L'anticipation des violences sexuelles est une constante pour les femmes interrogées tout simplement parce qu'elles s'identifient en premier lieu comme « femmes ». Aussi, il apparaît que les raisons des peurs déclarées par les femmes ne sont pas forcément liées à une expérience personnelle d'agressions physiques mais à une violence de genre. Cette forme de violence n'a pas besoin d'être perpétrée pour s'exercer : elle peut prendre des formes souvent qualifiées d'anodines mais qui rappellent constamment le risque d'atteintes sexuelles. Certains commentaires, que d'aucuns considéreraient comme banals, voire amusants, sont synonymes pour les femmes qui les reçoivent d'une menace, d'un risque d'agression plus grave, et les incitent à être d'autant plus vigilantes. (4)
(1) Léger J-F., 2003, « Pourquoi des jeunes s'engagent-ils aujourd'hui dans les armées ? », Revue Française de Sociologie, vol. 44, n° 4. (2) Tessier L., 2003, « Musiques et fêtes techno : l'exception franco-britannique des free parties », Revue Française de Sociologie, vol. 44, n° 1. (3) Peretz H., 1992, « Le vendeur, la vendeuse et leur cliente : Ethnographie du prêt-à-porter de luxe », Revue Française de Sociologie, vol. 33, n° 1. (4) Condon S., Lieber M., Maillochon F., 2005, « Insécurité dans les espaces publics : comprendre les peurs féminines », Revue Française de Sociologie, vol. 46, n° 2.
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