Développement   

 

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EXERCICE 45, UNITÉ II
3.2.2. La reprise en le N ou ce N


CONSIGNE
Indiquez parmi les reprises proposées celles qui sont des reprises immédiates, des reprises neutres ou des reprises lointaines neutres.

EXEMPLE
Le baccalauréat a été créé en 1808 par Napoléon. Cet examen a longtemps servi de barrière distinguant l'élite bourgeoise du prolétariat. Il a été progressivement démocratisé : tandis qu'en 1930 on ne délivrait encore que 15 000 diplômes de bacheliers, en 2000 on en a accordé près de 500 000.

RÉPONSE
Cet examen : reprise immédiate



     Une démarche classique en sociologie est d'expliquer les inégalités de réussite à l'école par l'origine sociale des élèves. Les enfants issus de l'immigration, dont les parents alimentent une part importante des emplois ouvriers, apparaissent particulièrement défavorisés de ce point de vue. Ils cumulent un double handicap lié à leurs origines, sociale et étrangère. Ce constat négatif, établi dans la littérature sociologique à partir des années soixante, a été nuancé dans les années récentes. Vallet et Caille ont montré, grâce aux données du panel des élèves entrés en sixième en 1989, que les parcours scolaires de ces enfants sont meilleurs dans le secondaire que ceux des Français d'origine de milieu social et familial comparable. Les auteurs attribuent ces réussites aux attentes plus fortes des familles à l'égard du système éducatif. Ce rôle positif des aspirations éducatives des immigrés sur la réussite scolaire de leurs enfants, bien documenté dans les recherches anglo-saxonnes, avait déjà été mis en évidence en France dans les années 80/90 essentiellement à partir d'études qualitatives. Ainsi, les aspirations éducatives se sont diffusées et manifestées dans tous les milieux sociaux avec la démocratisation de l'enseignement et l'allongement des études, ce qu'ont mis en évidence des sociologues tels que J.-P. Terrail, M. Duru-Bellat, P. Merle, etc. ; Y. Brinbaum confirme que les aspirations s'avèrent plus élevées chez les immigrés et apparaissent comme un élément clef d'explication de leur parcours et de ceux de leurs enfants. Elles méritent donc une attention particulière.
     La force des aspirations des familles immigrées renvoie à l'hypothèse de la sélectivité de ces populations qui, du fait même de la migration, construiraient leur projet autour de la scolarité de leurs enfants, percevant le système éducatif comme un moyen d'intégration et de mobilité sociale ascendante. L'influence du milieu social sur les réussites a été mise au jour par les démographes Girard et Bastide puis formalisée par Bourdieu. Les familles ajustent leurs attentes à ce qu'elles peuvent espérer en fonction de leur classe sociale. Ce processus a été peu étudié en France pour les familles immigrées. Dans la lignée de ces travaux, la double caractéristique des immigrés qui constituent un groupe à la fois spécifique en tant qu'immigrés par rapport aux Français d'origine et hétérogène, tant par leur parcours migratoire que par leur histoire culturelle, sociale et familiale, doit être prise en compte : ils proviennent de pays où les conditions de vie ainsi que les systèmes scolaires diffèrent et connaissent en France des situations variées. Ces attributs sont susceptibles d'influencer les ambitions puis les investissements éducatifs des différentes populations immigrées.
     Les aspirations des parents et de leurs enfants sont analysées dans un premier temps en fonction de leurs parcours multiples (migratoires, scolaires, etc.) et de leur perception. Ces aspirations sont-elles plus élevées chez les immigrés du fait même de la migration ? Comment varient-elles selon le milieu social, le parcours migratoire et géographique des parents et les caractéristiques des enfants ? Comment s'ajustent-elles au fil de la scolarité de l'enfant ? Les projets éducatifs des enfants sont reliés, dans un second temps aux aspirations des parents en vue d'analyser les « transmissions » et les décalages entre générations. Enfin, les parcours scolaires sont comparés aux aspirations déclarées en amont, grâce aux données longitudinales, afin de cerner comment elles se traduisent au niveau de la scolarité des enfants.
     Les aspirations des parents et des enfants sont produites au sein de la famille, conçue comme un espace éducatif, à partir des expériences (passées et présentes) individuelles et collectives de ses membres. Elles s'inscrivent dans le contexte sociotemporel (période, génération, classe d'âge) dans lequel se sont forgées les représentations auxquelles elles sont liées. Les aspirations orientent l'action et les pratiques des individus qui, par rétroaction, les font évoluer. Les échanges qui se produisent au cours de la vie domestique contribuent à la formation des représentations propres aux familles, qui diffèrent selon le groupe social auquel elles appartiennent et selon leurs trajectoires. Les aspirations peuvent influer sur les comportements et se traduire par des investissements effectifs qui varient en fonction des ressources, allant de la persévérance au « retrait » lorsqu'elles se sentent démunies et inaptes à réaliser leurs ambitions. Cela peut générer des réussites, des échecs, des désillusions, des satisfactions, voire des frustrations. (1)



(1) « D'une génération à l'autre, les aspirations éducatives des familles immigrées : ambition et persévérance », Éducation & formations, n° 72 septembre 2005, http://www.ubourgogne.fr/upload/site_120/publications/2005/05031.pdf, consulté le 15.06.07.







 
 
 

 

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