| EXERCICE 51, UNITÉ IV 2. Confirmer
CONSIGNE Encadrez par des séries de trois astérisques ce que confirme la phrase où est employé en effet.
1. L'enfance au Moyen Âge, La campagne, En bref (1) Lorsque se sont achevées les invasions germaniques, dans le courant du Ve siècle, les villes avaient perdu beaucoup de leur substance. De nombreux habitants avaient fui, et notamment les plus riches d'entre eux, ceux qui, par leur mode de vie et leurs habitudes de consommation, faisaient vivre artisans et commerçants. Ces riches citadins, qui étaient aussi de grands propriétaires fonciers, s'étaient retirés dans leurs domaines, tandis que les artisans se repliaient sur des bourgs ruraux. Les villes n'ont plus survécu alors que comme centres religieux et culturels surtout et, dans une moindre mesure, comme centres administratifs. Ainsi, la presque totalité de la population, désormais clairsemée, était désormais rurale, à tous les échelons de la société. En effet, l'insécurité omniprésente et durable créée par la crise économique du IIIe siècle et plus encore par les invasions a entraîné un net déclin démographique, qui n'a été que peu enrayé par l'arrivée et l'installation des envahisseurs germaniques. C'est leur détermination passablement brutale et non leur nombre qui est en cause dans la dévastation et la désorganisation des territoires envahis.
2. L'enfance au Moyen Âge, La campagne, L'époque mérovingienne En gros, on connaissait deux types de rotation des cultures. La rotation biennale a été seule pratiquée dans le Midi : à une année de culture succédait une année de jachère. Dans les terres à blé du Nord, la rotation triennale était, sinon de règle, du moins fréquente, et cela sans doute depuis longtemps : les champs portaient successivement du blé d'hiver, du blé de printemps et étaient ensuite laissés en jachère. En l'occurrence, les conditions climatiques prévalant dans les plaines du Nord étaient favorables à la rotation triennale : alors que l'orge et surtout l'avoine de printemps ne supportent pas les coups de chaleur du Midi méditerranéen, elles s'accommodent bien, en revanche, du climat plus frais et plus humide du Nord. On avait partout recours à la jachère, que ce soit en pays de rotation biennale ou dans les zones de rotation triennale. On savait en effet qu'un repos plus ou moins long était nécessaire à la terre pour qu'elle puisse se reconstituer et porter à nouveau des récoltes. Dans les terres pauvres, il arrivait même que des champs restent en jachère pendant plusieurs années. Il y avait à tout cela une raison fondamentale qui était le manque d'engrais.
3. L'enfance au Moyen Âge, La campagne, L'époque mérovingienne Cependant, en matière de traction animale et d'attelage, la nouveauté capitale a été de recourir aussi au cheval. Longtemps utilisé essentiellement à des fins militaires, le cheval n'était capable par ailleurs que de tirer des charges assez légères, faute d'un attelage adéquat. Le joug (de garrot ou frontal) est en effet peu adapté au cheval parce que l'encolure de celui-ci est relevée et ne suit pas, comme celle du bœuf, l'axe de la colonne vertébrale. En revanche, le collier d'épaule permet d'utiliser pleinement la vigueur du cheval.
4. L'enfance au Moyen Âge, La Ville, Les Enfants au travail Les enfants sont mis à contribution dès leur plus jeune âge : ils aident à porter la marchandise et font les courses. Dès qu'ils ont acquis à l'école les rudiments de la lecture et du calcul, vers 8 ou 10 ans, ils peuvent même tenir la boutique et vendre des denrées en l'absence de leurs parents. Ils accompagnent également leur mère au marché hebdomadaire. C'est en effet aux femmes qu'est traditionnellement dévolue la responsabilité de commercialiser les produits fabriqués par leur mari. Cette tâche n'est pas du tout dévalorisante, puisqu'elle implique qu'elles sachent compter pour recevoir et rendre la monnaie, lire et écrire pour noter les dettes (beaucoup de citadins de la fin du Moyen Âge ne survivent que grâce à l'endettement).
5. Orphelins et sans-abris L'essor des villes, entre le XIe et le XIIIe siècle, assure un bon niveau de vie à ses habitants. Mais, malgré quelques décennies glorieuses, juste après la Peste noire (1348) et jusque dans les années 1460, la pauvreté s'accroît. Les pauvres constituent alors plus de la moitié de la population de villes françaises comme Dijon (sans compter les mendiants) et près de 80 % de celle de villes allemandes comme Augsbourg. Cette augmentation conduit à redouter et à rejeter les pauvres, auparavant bien intégrés, mais devenus trop nombreux. On considère désormais qu'il existe de « mauvais pauvres », ceux qui ne travaillent pas, si bien que la charité se porte davantage sur les enfants, estimés innocents, que sur leurs parents, jugés premiers coupables de leur état, surtout s'ils sont valides. Les enfants souffrent en effet des malheurs du temps, épidémies, vagues de froid, sans oublier le chômage endémique qui réduit les familles à la famine. Au XIVe siècle, avec la Peste noire, les orphelins s'étaient multipliés ; au XVe siècle, ce sont les enfants sans-abri qui attirent la compassion des bourgeois. Dans les périodes de crise, la malnutrition entraîne une surmortalité infantile et des abandons en plus grand nombre. Le Journal du Bourgeois de Paris, écrit entre 1405 et 1449, porte témoignage de l'existence difficile des petits Parisiens de cette période : les enfants dorment entassés par dizaines sur les tas de fumier, qui dégagent un peu de chaleur, en pleurant et en criant : « Hélas, je meurs de faim »…
6. L'enfance au Moyen Âge, La Ville, Les Distractions Les jours de marché, les enfants se laissent captiver par les spectacles de marionnettes, les bonimenteurs, les funambules, les acrobates, les montreurs d'animaux savants, domestiques ou sauvages. Ils assistent également aux « entrées royales », le nouveau roi étant parfois à peine plus âgé qu'eux, ainsi qu'aux fêtes d'adoubement où de jeunes nobles sont sacrés chevaliers par centaines, comme en 1313. Le spectacle de la rue a de quoi fasciner la jeunesse : ludiques, politiques ou religieuses, les représentations gratuites de tous ordres sont monnaie courante. Les processions festives et les jeux qui scandent et interrompent le temps du travail sont l'occasion d'assurer la cohésion et d'affirmer l'identité d'une ville ou d'un quartier, et de renouveler l'adhésion à la foi en participant aux fêtes religieuses. Il existe en effet au Moyen Âge un lien étroit entre la religion et la fête.
7. L'enfance au Moyen Âge, Les âges de la vie, La vie divisée en périodes La division en trois âges connaît encore un certain succès au Moyen Âge, le nombre 3 étant essentiel dans la pensée occidentale puisque associé à la sainte Trinité, aux trois continents, à la Sainte Famille (deux parents et un enfant unique) et aux Rois mages. Ces derniers, en effet, dont le nombre n'était pas encore fixé à la fin de l'Antiquité, se limitent peu à peu à trois individus que les artistes représentent sous les traits d'un jeune homme, d'un homme d'âge moyen et d'un vieillard.
8. Les âges de la vie, l'enfance au Moyen Âge, Les étapes de l'enfance La phase que nous appelons aujourd'hui « adolescence » correspond à ce qui était, au Moyen Âge, l'entrée pleine et entière dans la vie adulte. Sur le plan civique, en France, en Flandre comme en Italie, des garçons de 14 à 15 ans sont couramment engagés dans les milices urbaines, où ils prennent les armes. 14 ans est l'âge minimum de l'entrée à l'université, alors réservée aux hommes. Dans le monde du travail, d'autres jeunes commencent l'apprentissage dès cet âge. Dans les trois derniers siècles du Moyen Âge, l'âge des apprentis fluctue en effet entre 14 et 25 ans. Enfin, 14 ans est considéré par un pédagogue d'Eglise tel que Jean Gerson comme « l'âge de pucelage », autrement dit l'âge auquel le garçon peut perdre sa virginité…
9. L'enfance au Moyen Âge, La campagne De l'environnement rural, l'iconographie rend mal compte. Dans un univers essentiellement religieux, le paysan n'apparaît en effet que comme symbole : il s'intègre au monde biblique, à la création de Dieu. Ses travaux rythment un temps éternel. Femmes et enfants ont peu de place dans cette représentation symbolique. Si la nature est figurée sous forme de plantes et d'herbiers jusque dans les canons des Evangiles carolingiens, le paysage rural, création des hommes, n'apparaît que tardivement dans la représentation médiévale, au XIVe siècle. A la Renaissance, pleinement maîtrisé, il illustre, au sillon près, la toponymie réelle des campagnes françaises jusque dans des documents fiscaux et administratifs.
(1) Tous les passages sont extraits de textes consultables sur le site de la BNF : http://classes.bnf.fr/, consulté le 12.03.09.
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