| EXERCICE 36, UNITÉ III 2.2. Conclure
CONSIGNE Retrouvez les trois propositions qui constituent les raisonnements formés ainsi : [P] : principe ou fait présenté comme admis ; [Q] : fait qui soulève un problème et demande de reconsidérer [P] ; [R] : conclusion que l'on peut tirer. Si la conclusion [R] n'est pas exprimée, formulez-la.
EXEMPLE Actuellement, 85 % des besoins en énergie de l'humanité sont assurés par la transformation de combustibles générateurs d'émissions de CO2 [dioxyde de carbone]. L'extrapolation des tendances actuelles aboutirait, d'après les évaluations moyennes, à augmenter massivement les émissions annuelles de gaz carbonique en 2050. Et si on se fie à la seule pente du développement des économies asiatiques et nord-américaines, les évaluations les plus pessimistes conduisent plutôt à une multiplication de ces émissions par un facteur supérieur à 5 à cet horizon. Or, compte tenu de l'inertie du système, la simple stabilisation de la teneur en CO2 de l'atmosphère autour de 550 ppm [partie par million] – contre 380 ppm actuellement – exigerait une diminution par 2 des émissions actuelles. Le facteur anthropique est donc une des variables de commande de l'évolution du climat de la planète. La forme de cette activité se traduira par une stabilisation, puis un ralentissement du réchauffement ou au contraire par son accélération avec des surprises climatiques dévastatrices dans bien des zones très peuplées. (426 : 2005-2006)
RÉPONSE [P] (principe ou fait présenté comme admis) : Actuellement, 85 % des besoins en énergie de l'humanité sont assurés par la transformation de combustibles générateurs d'émissions de CO2. (constat)
[or Q] (fait qui soulève un problème et demande de reconsidérer [P]) : La simple stabilisation de la teneur en CO2 de l'atmosphère autour de 550 ppm exigerait une diminution par 2 des émissions actuelles.
[donc R] (conclusion que l'on peut tirer) : Le facteur anthropique est une des variables de commande de l'évolution du climat de la planète.
1. Evaluer les réserves prouvées, c'est-à-dire celles qui ont 90 % de chances d'être récupérées grâce aux techniques actuelles et dans des conditions économiques courantes, est un exercice difficile. Selon les termes d'un géologue de l'Institut français du pétrole (IFP) spécialisé dans l'exploration, cela revient à « mesurer l'état des stocks d'un entrepôt en regardant par le trou de la serrure après avoir fait le tour du bâtiment ». En l'état des estimations convergentes des trois principaux évaluateurs mondiaux (la « BP Statistical Review », l'United States Geological Survey (USGS) et l'« Oil and Gas Journal »), ces réserves sont estimées à 143 milliards de tonnes à la fin de 2003, chiffre à référer aux 130 milliards de tonnes de pétrole déjà extraites de la croûte terrestre. Ce volume représente également une quarantaine d'années de consommation mais… au rythme actuel. Or, il devient plus que probable qu'avant trente ans la consommation par habitant en Chine sera celle de l'Europe et donc le double de celle des Etats-Unis. (426 : 2005-2006)
2. Un système économique mondial nouveau s'est instauré depuis une vingtaine d'années sans que l'on en perçoive immédiatement tous les effets et qu'on puisse en distinguer les conséquences à des termes d'une ou deux générations. Or, compte tenu du rapprochement des échéances tant en matière de changement climatique que de raréfaction des ressources de la planète, il est indispensable d'analyser de façon succincte les mécanismes de régulation de la mondialisation au regard de la nécessité de promouvoir une plus grande durabilité de développement sur la planète. (426 : 2005-2006)
3. L'analyse des transferts des métaux lourds dans les sols, par le haut (dans les plantes) ou par le bas (vers les nappes phréatiques) est essentielle à la détermination des risques pour la santé et l'environnement. Elle se heurte cependant à deux difficultés principales. D'une part, les propriétés des sols se modifient sur des périodes de temps extrêmement longues, en tout cas beaucoup plus longues que les modifications sur l'eau et l'air, mesurables de façon quasi instantanée. Une durée qui exige une mise en perspective, un suivi scientifique rigoureux, sur plusieurs années, voire sur plusieurs générations. En d'autres termes, s'il est possible de connaître le volume et l'évolution des émissions atmosphériques, même sur de très longues périodes (par prélèvements et analyses de carottes des glaces), il n'est pas possible de connaître l'évolution d'une pollution des sols. Ce handicap est d'autant plus grave que les capacités de mesure et surtout les éléments mesurés évoluent très vite avec les connaissances : le cadmium était inconnu au XIXe siècle, le radium était inconnu au début du XXe, le prion était inconnu il y a vingt ans !... […] D'autre part, l'analyse des risques dépend des affectations et usages du sol. Bien évidemment, les risques ne sont pas les mêmes si un site pollué sert à construire un entrepôt ou un parking, s'il est utilisé pour des habitations ou une école, ou s'il se situe au-dessus d'une nappe phréatique. Or, ces affectations évoluent dans le temps. (261 : 1999-2000)
4. […] si l'on attend pour agir d'être en mesure d'établir des prévisions climatiques précises à l'horizon d'un siècle, il est certain que l'on ne fera jamais rien. Or les connaissances scientifiques accumulées jusqu'à aujourd'hui soulignent que le changement climatique sera très probablement dommageable à l'humanité. En outre, certains des dommages prévisibles, comme la réduction de la biodiversité et la destruction d'écosystèmes côtiers, seront irréversibles. Dans ces conditions, le principe de précaution commande d'agir dès aujourd'hui pour freiner l'accumulation de gaz à effet de serre dans l'atmosphère. (346 : 1998-1999)
5. La part du Moyen-Orient dans les échanges énergétiques mondiaux va repartir à la hausse dans les prochaines années, du fait de l'affaiblissement d'autres zones d'extraction, comme la Mer du Nord. On va donc assister à une reconcentration de l'offre énergétique mondiale après la diversification des années 1970 et 1980, et l'Union européenne devra développer une politique cohérente à l'égard de cette région. Or, les divisions politiques du printemps 2003, suite à la guerre en Irak, ont plutôt montré qu'il n'existait pas de politique européenne commune à l'égard de cette région. (259 : 2005-2006)
6. Si une prise de conscience nationale précoce suivie d'une application dans la durée peut lisser les effets du choc pétrolier à venir, le changement climatique excède le cadre des réponses nationales. Or, en l'état, l'économie de marché mondialisée, même si certains de ses ressorts (élasticité de la demande de consommation par rapport aux prix, réintroduction des économies externes dues aux émissions de CO2 par des mécanismes du style de ceux de Kyoto) peuvent infléchir le développement dans un sens plus durable, ne constitue pas un cadre idéal pour lutter contre les causes du changement climatique. Ni ses arbitrages en faveur des temps courts par rapport aux temps longs du développement durable, ni sa mécanique qui repose sur une concurrence largement assise sur les prix ne sont, en l'état des réponses internationales, propices à l'établissement d'un développement durable. (426 : 2005-2006)
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