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EXERCICE 26, UNITÉ IV
1.3. Ajouter deux éléments complémentaires ou opposés

CONSIGNE
Réécrivez les extraits suivants en y ajoutant les d'une part qui ont été effacés et la ponctuation qui les accompagne.

EXEMPLE
(…) en dépit de sa libéralisation, l'évolution du marché européen de l'électricité ne dépend pas seulement de la concurrence entre les entreprises. Les Etats ont conservé une capacité réelle de régulation par l'intermédiaire de deux instruments : ils peuvent imposer aux entreprises électriques « des obligations de service public, dans l'intérêt économique général, qui peuvent porter sur la sécurité, y compris la sécurité d'approvisionnement, la régularité, la qualité et les prix de fourniture, ainsi que la protection de l'environnement ». Ces critères sont plutôt de nature à avantager le nucléaire. D'autre part, les Etats peuvent orienter les décisions d'investissement, grâce aux mécanismes prévus par la directive d'autorisations ou d'appels d'offre. (320 : 1999-2000)

RÉPONSE
(…) en dépit de sa libéralisation, l'évolution du marché européen de l'électricité ne dépend pas seulement de la concurrence entre les entreprises. Les Etats ont conservé une capacité réelle de régulation par l'intermédiaire de deux instruments : d'une part, ils peuvent imposer aux entreprises électriques « des obligations de service public, dans l'intérêt économique général, qui peuvent porter sur la sécurité, y compris la sécurité d'approvisionnement, la régularité, la qualité et les prix de fourniture, ainsi que la protection de l'environnement ». Ces critères sont plutôt de nature à avantager le nucléaire. D'autre part, les Etats peuvent orienter les décisions d'investissement, grâce aux mécanismes prévus par la directive d'autorisations ou d'appels d'offre.



1. Détaché des projets professionnels, éloigné de la vie universitaire, identifié à une « vocation » intellectuelle vécue comme une aventure de la personnalité, ainsi se définit le modèle d'un étudiant héritier d'une tradition de bohème intellectuelle. C'est en lettres que survit cet Héritier qui affirme sa vocation, multiplie les formations, tout en affirmant son détachement. […] Déjà, en construisant le type idéal de l'Héritier au début des années soixante, P. Bourdieu et J.-C. Passeron soulignaient combien ce modèle était en voie de disparition dans une première vague de massification universitaire. Aujourd'hui, le renforcement de cette massification, et la diversification de l'offre universitaire, d'autre part, ne font de l'Héritier qu'une figure très partielle de l'expérience étudiante. Mais il faut surtout souligner le fait qu'aucun type idéal nouveau n'a succédé à celui de l'Héritier. La diversité des expériences étudiantes est extrême et aucune d'entre elles n'est centrale. (1)



2. La notion d'efficacité doit être entendue comme la capacité moyenne à produire un résultat global ou à élever le niveau d'acquisition des élèves, tandis que celle d'équité renvoie à la capacité du système scolaire, ou plus précisément d'un système scolaire (dans le cas présent, il s'agit du secteur privé, et du secteur public d'autre part), à réduire les écarts de performances scolaires entre des élèves issus de milieux sociaux différents. Dans ce dernier cas, la question est donc de savoir si les secteurs public et privé traitent de la même façon les caractéristiques sociales et culturelles de leurs élèves. Autrement dit, public et privé produisent-ils les mêmes inégalités sociales ? (2)



3. (…) la concentration d'élèves issus de milieux sociaux favorisés ou de familles porteuses de certaines valeurs (valorisation des études, implication, aspirations) peut créer un environnement qui affecte positivement les comportements individuels. Par ailleurs, ce qui fonde l'originalité de l'organisation des établissements privés, c'est le principe de « volontarisme » qui y régit les relations. Ce volontarisme se manifeste notamment à travers la sélection mutuelle entre élèves et direction (prospection des familles, et prise en compte de la volonté du nouvel élève et de sa famille d'adhérer au projet éducatif de l'établissement, d'autre part), mais aussi entre enseignants et chefs d'établissement. M. Duru-Bellat et A. van Zanten remarquent en effet que le concours, impersonnel et anonyme, qui prévaut dans le public, est remplacé, dans le secteur privé, par un entretien avec le personnel de direction de l'établissement, dont le rôle est de « détecter les qualités psychologiques, professionnelles et morales des futurs enseignants ». C. Ben-Ayed constate également que « les établissements privés imposent des conditions de recrutement des enseignants, notamment d'adhésion au projet éducatif ». Cette sélection mutuelle assure le consensus et la confiance entre les différents intervenants de l'école privée (enseignants, personnel de direction, parents et élèves) et permet l'émergence d'une « communauté scolaire », pour reprendre l'expression de J.-L. Derouet. (2)



4. Si la fréquentation d'un établissement privé est apparemment associée, aux différents niveaux de la scolarité, à une meilleure réussite scolaire, il convient de relativiser l'ampleur des écarts créés par le secteur (ils sont par exemple mineurs par rapport à ceux qui existent entre élèves d'origines sociales ou culturelles extrêmes), et d'autre part, de se garder d'interpréter cette liaison en termes de causalité : cette différence sectorielle de réussite tient-elle à autre chose qu'aux conditions objectives plus favorables que partagent les élèves du privé ? (2)



5. La rescolarisation dans l'enseignement supérieur de ces anciens bannis de la culture suppose qu'ils aient finalement reconnu le système scolaire comme seule institution habilitée à dispenser un apprentissage légitime et à certifier les connaissances acquises par les diplômes délivrés. Quel que soit le réalisme des projets de reconversion professionnelle qui accompagnent leur entrée à l'université, il s'agit de mettre un terme à l'apprentissage solitaire et à ses conséquences, c'est-à-dire de tenter d'effacer les marques de l'autodidaxie, de faire reconnaître et certifier des compétences acquises sur « le terrain », de faire habiliter des connaissances acquises sur un mode hétérodoxe. En dépit de la diversité des trajectoires, des conditions sociales de génération des aspirations culturelles (prédispositions familiales et/ou expérience militante et/ou rencontres avec des intellectuels), presque tous ont en commun un ensemble de caractéristiques propres aux autodidactes : éclectisme des savoirs, sentiment des manques et des lacunes, esprit de sérieux et travail acharné, mise en correspondance quasi systématique des connaissances pratiques, de l'expérience, du vécu et des savoirs livresques d'autre part, valorisation/dévalorisation permanente des unes par rapport aux autres, sentiment plus ou moins fort de solitude, d'étrangeté. Toutes ces caractéristiques ne prennent sens que par rapport au système scolaire. (3)



6. Comment se fait la transition entre la socialisation politique construite depuis l'enfance et l'exercice des droits politiques du jeune citoyen adulte ? Comment passe-t-on de l'état de citoyen de droit à celui de citoyen actif ? L'entrée en politique des jeunes ne peut être décrite autrement que comme une phase de construction identitaire et de transition. Cette étape spécifique de la socialisation politique est largement assujettie aux conditions d'acquisition des statuts et des rôles sociaux adultes ainsi qu'au processus d'insertion sociale qui régit ce temps de la vie. Les données de l'enquête permettent de mettre en correspondance les trajectoires scolaires et professionnelles avec les cheminements politiques d'une même cohorte de jeunes et de mettre au jour un processus différencié d'entrée en politique, selon le statut socio-professionnel ou le niveau de formation (étudiants, salariés ou chômeurs adoptant des comportements distincts), et selon le contexte familial, le type de filiation politique qui les unit à leurs parents, d'autre part. (4)



7. La comparaison de deux types différents de bénévolat, militant de quartier et caritatif, permet de poser l'étayage identitaire réalisé par l'affiliation associative comme pierre angulaire du sens de l'engagement associatif bénévole contemporain. Dans un contexte social de recompositions institutionnelles et de valorisation de l'autonomie individuelle, le bénévolat représente en effet un adjuvant possible à la construction identitaire en offrant à l'individu un cadre collectif renouvelé. La conciliation qu'il réalise entre l'individualisation et la participation sociale explique la place centrale qu'il est susceptible d'occuper vis-à-vis de mécanismes socio-identitaires. En effet, les moteurs de l'engagement que sont l'éthique et le plaisir sont sous-tendus par l'impératif contemporain de réalisation d'un moi autonome et singulier, qui explique tout à la fois le rejet des grandes morales religieuses ou politiques, le rapport individualisé aux répertoires éthiques et aux argumentaires associatifs eux-mêmes, ainsi que les modalités d'émergence d'une dimension hédoniste intimement liée au rapport à soi ; d'autre part par une volonté de participation sociale révélée par les valeurs mobilisées mais également par le caractère dialogique des sources d'émergence du plaisir, volonté qui se fait nécessité dans le cadre d'une négociation identitaire à laquelle l'altérité est indispensable. Parce qu'il permet au couple fondamental individualisation/participation de se rejouer, le bénévolat associatif est une activité socialisante parmi d'autres, qui suppose donc d'être analysé en tant que tel. (5)



8. L'importance de l'identité – qui s'éprouve, s'affirme, se réajuste et finalement se négocie dans les rapports aux autres et à soi-même – révélée par le plaisir au sein de l'engagement associatif ne renvoie pas uniquement à une focalisation sur soi, la prise en compte d'un paysage social et d'autrui en représentant un horizon irréductible. Les processus de la construction de soi soulignent l'indissociabilité de l'identité et du rapport aux autres : de l'étayage et de l'affiliation. L'association est alors un lieu où se jouent des processus identitaires car elle est insertion au sein d'un collectif, insertion d'autant plus importante qu'elle est tout à la fois interactionnelle et sociale. Les bénévoles évoquent « le contact » établi avec d'autres personnes, et d'autre part l'inscription au sein d'une société, par l'intermédiaire d'une « équipe », d'une « petite famille », du quartier ou de la ville. (5)



9. Concurrencée, il est vrai, par le cinéma et la télévision, complémentaire de l'apprentissage sur le tas de la vie de tous les jours, la lecture reste le médium de prédilection de l'apprentissage pratique du monde des choses humaines en situation imaginaire. […] Le retour au monde réel, après l'évasion dans un monde fictif, ne laisse pas le lecteur inchangé. L'expérience extraordinaire du monde du texte est, consciemment ou non, réinvestie dans l'expérience de la vie sociale ordinaire : les hommes ne font pas que se refléter dans ce miroir innombrable de l'univers humain, tous, du plus fruste au plus raffiné, y composent leur visage et y apprennent leurs attitudes. Les lectures littéraires permettent de faire travailler, d'essayer fictivement les schèmes issus de l'expérience du monde réel, qu'il s'agisse de les valider, de les conforter ou, à l'inverse, de les modifier, de les remettre en cause à l'épreuve du monde du texte et, en définitive, de se faire un avis. Elles induisent, d'autre part, l'acquisition de nouveaux schèmes d'interprétation et d'action, l'expérimentation imaginaire de situations nouvelles (intrigues), l'essayage d'interprétations et de comportements nouveaux (stratégies), l'apprentissage dans la fiction de solutions inconnues à des situations difficiles ou problématiques, l'extension du répertoire acquis de bonnes histoires, véhicules de la psychologie populaire qui permettent d'organiser l'expérience, susceptibles, par exemple, de donner un sens à des situations vécues douloureusement, etc. (6)



(1) Dubet F., 1994, « Dimensions et figures de l'expérience étudiante dans l'université de masse », Revue Française de Sociologie, vol. 35, n° 4.
(2) Tavan C., 2004, « Ecole publique, école privée. Comparaison des trajectoires et de la réussite scolaires », Revue Française de Sociologie, vol. 45, n° 1.
(3) Poliak F.-C., 1991, « L'accès dérogatoire à l'enseignement supérieur : Les autodidactes de Saint-Denis », Revue Française de Sociologie, vol. 32, n° 4.
(4) Muxel A., 1992, « L'âge des choix politiques : Une enquête longitudinale auprès des 18-25 ans », Revue Française de Sociologie, vol. 33, n° 2.
(5) Vermeersch S., 2004, « Entre individualisation et participation : l'engagement associatif bénévole », Revue Française de Sociologie, vol. 45, n° 4.
(6) Mauger G., Poliak C. F, juin 1998, « Les usages sociaux de la lecture », Actes de la recherche en sciences sociales, n° 123 [Genèse de la croyance littéraire].





 
 
 

 

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