| EXERCICE 46, UNITÉ IV 1.6. Renforcer
CONSIGNE Rédigez des énoncés introduits par d'ailleurs qui portent sur ce qui est présenté en gras.
EXEMPLE 1Les couples ayant eu recours à la maternité pour autrui ne rencontrent pas de difficulté particulière dans leur vie quotidienne. Les enfants dont seule la filiation paternelle est établie sur les registres de l'état civil français peuvent en effet être rattachés au régime de sécurité sociale de leur père et être inscrits en crèche puis à l'école. Ils peuvent également obtenir une carte d'identité ou un passeport. De surcroît, jamais un couple dont la demande d'établissement de la filiation maternelle a été refusée ne s'est ensuite vu retirer l'enfant. Des difficultés peuvent se présenter en cas de rupture du couple ou de décès de l'un de ses membres, dans la mesure où la mère intentionnelle est considérée comme un tiers à l'égard de l'enfant.
RÉPONSE POSSIBLE Les couples ayant eu recours à la maternité pour autrui ne rencontrent pas de difficulté particulière dans leur vie quotidienne. Les enfants dont seule la filiation paternelle est établie sur les registres de l'état civil français peuvent en effet être rattachés au régime de sécurité sociale de leur père et être inscrits en crèche puis à l'école. Ils peuvent également obtenir une carte d'identité ou un passeport. De surcroît, jamais un couple dont la demande d'établissement de la filiation maternelle a été refusée ne s'est ensuite vu retirer l'enfant. Des difficultés peuvent se présenter en cas de rupture du couple ou de décès de l'un de ses membres, dans la mesure où la mère intentionnelle est considérée comme un tiers à l'égard de l'enfant, comme le sont d'ailleurs les beaux-parents dans les familles recomposées. (1)
EXEMPLE 2Exiger que la mère intentionnelle soit systématiquement la mère génétique de l'enfant permettrait sans doute de donner une assise solide à la maternité et éviterait une dissociation trop importante des figures maternelles, mais cela présenterait l'inconvénient de priver de l'assistance médicale à la procréation les femmes qui n'ont ni ovule ni utérus. Les deux membres du couple demandeur devraient être domiciliés en France, afin d'éviter ce que l'on a coutume d'appeler péjorativement le « tourisme procréatif ».
RÉPONSE POSSIBLE Exiger que la mère intentionnelle soit systématiquement la mère génétique de l'enfant permettrait sans doute de donner une assise solide à la maternité et éviterait une dissociation trop importante des figures maternelles, mais cela présenterait l'inconvénient de priver de l'assistance médicale à la procréation les femmes qui n'ont ni ovule ni utérus. Les deux membres du couple demandeur devraient être domiciliés en France, afin d'éviter ce que l'on a coutume d'appeler péjorativement le « tourisme procréatif ». Telle est d'ailleurs la solution retenue par les législations grecque et britannique. (1)
1. La maternité pour autrui constitue une pratique séculaire permettant de remédier à l'infertilité d'une femme. Longtemps tolérée, elle remet cependant en cause une règle fondamentale du droit de la filiation de la plupart des Etats occidentaux, selon laquelle la maternité légale résulte de l'accouchement. « Mater semper certa est » : à la différence du père, la mère est toujours certaine. La validité de cette règle est aujourd'hui remise en cause en raison de la dissociation possible entre maternité génétique et maternité utérine. Depuis une vingtaine d'années, les techniques d'insémination artificielle et de fécondation in vitro permettent en effet à une femme de porter un enfant conçu en dehors de tout rapport charnel, avec les ovocytes d'une autre femme. On distingue ainsi la procréation pour autrui de la gestation pour autrui : dans le premier cas, la femme qui porte l'enfant est sa mère génétique ; dans le second, elle n'en est que la gestatrice, l'enfant ayant été conçu avec les gamètes du couple demandeur ou de tiers donneurs. Telle est la raison pour laquelle les expressions génériques « maternité pour autrui » et « maternité de substitution » sont souvent employées. La gestation et la procréation pour autrui sont strictement prohibées en France (…d'ailleurs…), et passibles de sanctions civiles et pénales, au nom des principes de l'indisponibilité du corps humain et de l'état des personnes, de la volonté d'empêcher l'exploitation des femmes démunies, et de l'incertitude qui pèse sur leurs conséquences sanitaires et psychologiques pour l'enfant à naître et la femme qui l'a porté. (1)
2. Vieille comme le monde, la maternité pour autrui l'est assurément si l'on en croit la Genèse : « Saraï, femme d'Abram, ne lui avait point donné d'enfants. Elle avait une servante égyptienne, nommée Agar. Et Saraï dit à Abram : Voici, l'Éternel m'a rendue stérile ; va, je te prie, vers ma servante ; peut-être aurai-je par elle des enfants (…) Agar enfanta un fils à Abram ; et Abram donna le nom d'Ismaël au fils qu'Agar lui enfanta. » Il y est aussi relaté que les épouses de Jacob, Rachel et Léa, constatant, la première qu'elle ne lui donnait point d'enfant, la seconde qu'elle avait cessé d'enfanter, lui envoyèrent leurs servantes respectives, Bilha et Zilpa, afin que cesse leur opprobre. Rachel dit ainsi à Jacob : « Voici ma servante Bilha ; va vers elle ; qu'elle enfante sur mes genoux, et que par elle j'aie aussi des fils. » Ces récits témoignent non seulement de l'ancienneté mais aussi de l'ambivalence de la maternité pour autrui, des dangers de subordination et d'instrumentalisation d'un être humain par un autre qu'elle recèle. Agar, Bilha et Zilpa, toutes trois servantes, ne firent en effet qu'obéir à leurs maîtresses lorsqu'elles conçurent et portèrent un enfant pour leur compte. Lors de son audition, Israël Nisand, chef du service de gynécologie obstétrique au centre médicochirurgical et obstétrical de Strasbourg, a ainsi fait observer qu'« Agar, la première mère porteuse du monde occidental, était bel et bien l'esclave de Saraï. » En outre, sitôt Agar devenue enceinte, ses relations avec sa maîtresse se dégradèrent : « Quand elle se vit enceinte, elle regarda sa maîtresse avec mépris (…) Alors Saraï la maltraita ; et Agar s'enfuit loin d'elle. », … d'ailleurs … Cette pratique de la maternité pour autrui, naturelle car indissociable des rapports charnels, a ensuite traversé les siècles, restant tolérée sans pour autant être reconnue. Comme l'a indiqué lors de son audition Hélène Gaumont-Prat, professeur de droit à l'université Paris 8, directrice du laboratoire de droit médical, ancien membre du Comité consultatif national d'éthique, elle se réalisait souvent discrètement, au sein d'une famille, pour venir en aide à une femme stérile. Anne Cadoret, ethnologue, chargée de recherche au CNRS, membre du groupe de recherche et d'analyse du social et de la sociabilité, a relevé pour sa part qu'il arrivait qu'une femme ayant eu beaucoup d'enfants en « donnât » un à sa sœur stérile. (1)
3. La gestation pour autrui est un abandon d'enfant puisqu'elle consiste à autoriser une mère à donner consciemment son enfant à un autre couple. L'enfant aura une filiation très compliquée qui ne pourra que lui poser des problèmes psychiques lourds : comment fera-t-il, à l'adolescence et à l'âge adulte, pour se positionner par rapport à ses quatre parents potentiels ? Quelle sera sa situation si ses parents intentionnels meurent, par exemple dans un accident de voiture avant sa naissance ? Que se passera-t-il si la mère porteuse est atteinte du VIH lors de la grossesse, … d'ailleurs ...? (1)
4. On ne se contente plus du corps que l'on a. On agit sur lui pour le transformer, et il apparaît dès lors comme toujours imparfait. Il risquerait même d'être frappé d'obsolescence, car l'idéal de perfection se détourne de plus en plus de l'humanité pour se tourner vers ses créations. Face au caractère si imparfait du corps, les objets, eux, peuvent être sans défaut et les outils plus efficaces que lui. Les prothèses qui compensent le handicap pourront sans doute un jour dépasser les performances physiques naturelles, …d'ailleurs …. Malgré la dimension fantasmatique, inquiétante et sans doute minoritaire de ces idées, elles marquent une tendance toute moderne au mépris du corps et la volonté de le faire disparaître. Ce contexte général n'est pas neutre quand on cherche à comprendre les représentations associées à l'anorexie. (2)
5. La minceur étant devenue l'un des attributs les plus visibles de la beauté, la volonté de maigrir est devenue générale. … d'ailleurs … Si seulement 32 % des femmes déclarent avoir un jour essayé un régime miracle promu par la presse, on ne peut nier la véritable injonction médiatique à la minceur. L'étude menée par le docteur Lacuisse-Chabot sur les couvertures de magazines entre 1980 et 2002 fait ainsi ressortir que sur les photos de « une », les femmes ont été progressivement dénudées ou vêtues de tenues plus suggestives ou moulantes, laissant voir un corps de plus en plus mince, voire maigre. Les numéros d'hiver montrant des mannequins emmitouflés ont progressivement disparus (neuf numéros sur un an en 1980 pour trois seulement en 1998). (2)
6. De manière significative, le cadrage des images a progressivement abandonné les visages pour montrer la silhouette et véhiculer une esthétique de l'ensemble du corps. … d'ailleurs … désormais les deux sexes, même si ce sont les femmes qui y sont le plus soumises, sont touchés. (2)
7. Il est difficile d'établir ce qu'est la maigreur excessive, de même qu'il est difficile de mesurer en quoi les publicités incitent les femmes à rechercher un poids anormal. … d'ailleurs … Néanmoins, ces difficultés ne sont pas insurmontables, et un juge peut avoir recours à une expertise médicale pour qualifier le caractère excessif de la maigreur, notamment grâce à l'indice de masse corporelle, et utiliser un faisceau d'indices pour déterminer la causalité. (2)
8. Bien que signalée depuis l'Antiquité et décrite cliniquement au XIXe siècle, l'anorexie mentale n'est largement connue de l'ensemble du corps médical et du grand public que depuis les années soixante. Concrètement, cela signifie que le nombre de personnes que l'on sait désormais diagnostiquer comme anorexiques augmente. Au fur et à mesure que de nouveaux cas se présentent, les hypothèses sur les populations susceptibles d'être atteintes sont corrigées. Aux Etats-Unis, on a ainsi longtemps cru que les adolescentes noires-américaines ne pouvaient être anorexiques. Les médecins confrontés à la maigreur pathologique de patientes issues de cette communauté avaient ainsi tendance à émettre d'autres diagnostics jusqu'à la fin des années quatre-vingt-dix. On sait aujourd'hui que la part d'adolescentes touchées par l'anorexie est la même chez les noirs-américains que dans le reste de la population. On peut estimer qu'un phénomène analogue entraîne une sous-évaluation de cette maladie chez les hommes. La difficulté, ou la réticence, que peut avoir le patient à se penser comme atteint d'une maladie considérée comme presque exclusivement féminine est confortée par le diagnostic médical stéréotypé qui estime souvent que l'anorexie ne peut se rencontrer que chez les hommes ayant des troubles graves de la personnalité (c'est-à-dire des tendances « féminines »). Le cas de Jean-Philippe de Tonnac, journaliste et écrivain qui a souffert pendant quinze ans d'une anorexie non diagnostiquée et donc non soignée malgré le nombre de médecins consultés est de ce point de vue exemplaire. Il rejoint l'expérience du Groupement européen pour les anorexiques, les boulimiques et les familles, association de bénévoles qui assure une permanence téléphonique anonyme et reçoit de nombreux appels d'hommes désireux de comprendre ce qui leur arrive. Seules une meilleure éducation de la population et une meilleure formation des médecins peuvent permettre de remédier à cette sous-évaluation porteuse de souffrance et cause d'absence de traitement. … d'ailleurs ... (2)
(1) Extraits inspirés d'un rapport du Sénat sur la maternité pour autrui (421 : 2007-2008) (2) Extraits inspirés d'un rapport du Sénat sur la lutte contre les incitations à la recherche d'une maigreur extrême ou à l'anorexie. (439 : 2007-2008)
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