| EXERCICE 62, UNITÉ IV 3.1. Clarifier
CONSIGNE Quel type de clarification est introduite par c'est-à-dire ? Une clarification qui permet principalement de : - donner un équivalent plus courant - préciser le sens d'un mot ou d'une expression sorti de son contexte - donner le sens d'un mot dans le domaine spécialisé concerné - faire ressortir les implications d'un mot ou d'un groupe de mots
EXEMPLE 1 1975 a été […] l'année de la « femme », celle de la création d'un secrétariat d'Etat à la condition féminine dont la première titulaire a été Françoise Giraud, autant de facteurs qui, à la suite de la forte montée du mouvement féministe depuis le début des années 70 – que symbolise la fondation du Mouvement pour la libération de l'avortement et de la contraception (MLAC) en 1973 –, ont favorisé sur le plan politique la prise en compte des « intérêts » des femmes, mais aussi, simultanément et contradictoirement, des « familles » c'est-à-dire des familles « nombreuses » (3 enfants et plus) en vue de favoriser la hausse de la natalité. (1) RÉPONSE Clarification qui permet de : préciser le sens d'un mot sorti de son contexte
EXEMPLE 2 La mise en place dans l'Union européenne du protocole de Kyoto ne concerne que l'industrie, c'est-à-dire seulement 30 % des émissions de gaz à effet de serre de l'Union. (426 : 2005-2006)
RÉPONSE Clarification qui permet de : faire ressortir les implications d'un mot ou groupe de mots
1. Au moment où l'Empire d'Occident disparut, les Francs, établis dans les pays rhénans et belges, étaient encore de rudes guerriers que rien n'avait amollis. Ils étaient soldats et leur gouvernement était militaire. Clodion, Pharamond, Mérovée, n'étaient que des chefs de tribus, mais des chefs. Voilà pourquoi la tradition qui fait remonter à ces roitelets la fondation de la monarchie française n'est pas absurde, bien que, dans la réalité, les rois francs, avant Clovis, aient compté, pour les Gallo-Romains, beaucoup moins que les chefs des Goths, Alaric et Ataulphe, ou Gondioc le Burgonde, père du fameux Gondebaud. Voilà ces Francs, peu nombreux mais ardents à la guerre, et qui se tiennent sur les points d'où l'on domine la France, ceux qui commandent les routes d'invasion et par où l'on va au cœur, c'est-à-dire à Paris. Ils étaient les mieux placés. Une autre circonstance leur fut peut-être encore plus favorable : les Francs n'étaient pas chrétiens. (2)
2. Au fond, l'Empire de Charlemagne était fragile parce qui était trop vaste. Il ne tenait que par le génie d'un homme. Dans une Europe où des nations commençaient à se différencier, refaire l'Empire romain était un anachronisme. Charlemagne avait dû fixer sa résidence à Aix-la-Chapelle, c'est-à-dire à mi-chemin entre l'Elbe et la Loire, de manière à n'être éloigné d'aucun des points où des mouvements pouvaient se produire. Ce n'était pas une capitale. C'était un poste de surveillance.
3. Le long règne de Louis XIV – plus d'un demi-siècle –, qui ne commence vraiment qu'à la mort de Mazarin, a un trait principal dominant : une tranquillité complète à l'intérieur. Désormais, et jusqu'à 1789, c'est-à-dire pendant cent trente années, quatre générations humaines, c'en sera fini de ces troubles, de ces séditions, de ces guerres civiles dont le retour incessant désole jusque-là notre histoire. Ce calme prolongé joint à l'absence des invasions, rend compte du haut degré de civilisation et de richesse, auquel la France parvint. L'ordre au-dedans, la sécurité au-dehors – ce sont les conditions idéales de la prospérité.
4. Rien ne trouble donc l'œuvre magistrale d'organisation que Louis XIV entreprit avec ses ministres, mais sans varier de la règle qu'il s'était fixée, c'est-à-dire sans jamais déléguer le pouvoir à aucun d'eux, fussent-ils les plus grands. Colbert, disciple de Richelieu, formé par Mazarin, désigné par lui au Roi, eut la besogne de plusieurs des plus gros ministères, les finances, la marine, le commerce, l'agriculture, les travaux publics, les colonies. Pourtant il n'eut jamais le titre ni l'emploi de premier ministre, pas plus que Louvois, réorganisateur de l'armée.
5. Il y eut seulement, dans la génération de 1660, un zèle, un enthousiasme, une ardeur au travail, un goût de tout ce qui était ordonné et grand qui se retrouve dans l'administration comme dans la littérature. L'idée était claire pour tous. La France avait un gouvernement ferme et stable. Elle avait la première place en Europe depuis que ni l'Allemagne divisée, ni l'Espagne vaincue, ni l'Angleterre affaiblie par ses révolutions ne la menaçaient plus. Cependant la France n'était pas achevée. Bien des choses lui manquaient encore : Lille, Strasbourg, Besançon, par exemple. C'était le moment d'acquérir nos frontières, de réaliser de très vieilles aspirations. Pour cela, il fallait que la France fût forte par elle-même et non seulement de la faiblesse des autres, faiblesse qui ne durerait pas toujours et à laquelle des coalitions remédieraient. Il fallait donner au pays les moyens qu'il n'avait pas, restaurer ce qui s'était englouti dans les désordres et les misères de la Fronde : des finances, de la richesse, une industrie, une marine, une armée, tout ce qui était tombé dans le délabrement. Quelques années de travail et de méthode suffirent à lui rendre des navires et des régiments, des ressources de toutes sortes, cet argent aussi, sans lequel, disait Colbert, un Etat n'est pas vraiment fort. Le moment de passer à l'action extérieure, c'est-à-dire d'achever la France, était venu.
6. Il eût fallu un roi « pratique et prudent » et Louis XVI n'avait que de bonnes intentions, avec des idées confuses. Son premier ministère fut ce que nous nommerions un « grand ministère ». Il était composé de « compétences », d'hommes travailleurs, intègres, populaires pour la plupart. Le jeune roi n'avait écouté ni ses sentiments ni ses préférences, puisqu'il avait même appelé Malesherbes, célèbre pour la protection qu'il avait accordée aux philosophes lorsqu'il avait été directeur de la librairie, c'est-à-dire de la presse.
(1) Lenoir R., juin 1996, « La famille, une affaire d'Etat. Les débats parlementaires concernant la famille (1973-1978) », Actes de la recherche en sciences sociales, n° 113 [La famille dans tous ses états]. (2) Tous les passages suivants sont extraits de Bainville J., 1924, Histoire de France.
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