| EXERCICE 45, UNITÉ IV 1.6. Renforcer
CONSIGNE Introduisez dans les extraits suivants les phrases ou groupes qui ont été enlevés et les signes de ponctuation si besoin. Pour cela, repérez dans le contexte antérieur ce sur quoi porte la phrase où est employé d'ailleurs.
EXEMPLELes journaux regorgent de détails sur les macabres découvertes faites par les Alliés dans les camps de concentration allemands. Dans la longue liste des carnages qu'accompagne l'histoire universelle, les dirigeants du Troisième Reich effacent jusqu'aux plus sinistres souvenirs, tant par le nombre de leurs victimes que par la nouveauté des procédés mis en œuvre pour les exterminer. Mais dans la stupeur horrifiée dont témoigne le monde civilisé, n'y a-t-il pas quelque chose, sinon de simulé, du moins de bien tardif ? Jusqu'à quel point les horreurs constatées ont-elles été une découverte ? (1)
La phrase où est employé d'ailleurs porte sur : le caractère macabre des découvertes
Phrase à inclure dans le texte : Il n'est pas douteux, d'ailleurs, que c'est encore pire que ce que les plus pessimistes pouvaient craindre.
RÉPONSE Les journaux regorgent de détails sur les macabres découvertes faites par les Alliés dans les camps de concentration allemands. Il n'est pas douteux, d'ailleurs, que c'est encore pire que ce que les plus pessimistes pouvaient craindre. Dans la longue liste des carnages qu'accompagne l'histoire universelle, les dirigeants du Troisième Reich effacent jusqu'aux plus sinistres souvenirs, tant par le nombre de leurs victimes que par la nouveauté des procédés mis en œuvre pour les exterminer. Mais dans la stupeur horrifiée dont témoigne le monde civilisé, n'y a-t-il pas quelque chose, sinon de simulé, du moins de bien tardif ? Jusqu'à quel point les horreurs constatées ont-elles été une découverte ?
1. Après le 18e siècle, le sentiment européen des Lumières est brouillé, sans jamais être effacé, par l'essor de l'Europe des nations – jusqu'aux cataclysmes du 20e siècle. Ces derniers, par leur violence si destructrice des normes et des valeurs communes, suscitent de nouvelles idées et forgent les nouvelles propositions d'identité explicitement européennes, qui sont à l'origine de l'impulsion communautaire. Mais un tel sens d'appartenance européenne est récent et loin d'être acquis chez tous les Européens, si l'on en croit les sondages concordants publiés dans divers pays. (2)
La phrase où est employé d'ailleurs porte sur : un tel sens d'appartenance européenne est loin d'être acquis chez tous les Européens.
Phrase à inclure dans le texte : Le contraire serait étonnant, d'ailleurs, tant la diversité est considérée comme la clé de l'Europe depuis au moins Montesquieu, et tant les tentatives d'empire universel ont rencontré de méfiances, voire de résistances.
2. Longtemps assimilé à un vin de second rang par rapport au vin rouge ou blanc, le vin rosé a acquis désormais ses lettres de noblesse et représente un marché substantiel. Ni un vin blanc, ni un vin rouge, ni un mélange des deux, le vin rosé « traditionnel » est un vin à part et à part entière. Or, le vin rosé « authentique », c'est-à-dire obtenu par des méthodes traditionnelles de vinification, et non par coupage, c'est-à-dire par mélange de vin blanc et de vin rouge, est aujourd'hui en danger, du moins pour ce qui est des vins de table. Le projet de règlement de la Commission européenne sur les pratiques œnologiques, pris pour l'application du règlement européen d'avril 2008 portant réforme de l'organisation commune de marché du vin – l'OCM vitivinicole – lève en effet l'interdiction de coupage pour les vins rosés de table existant depuis le précédent règlement communautaire de mai 1999. Celle-ci empêcherait les producteurs européens de jouer à armes égales avec ceux des pays tiers, qui eux recourent au mélange rouge-blanc et vendent leur production sous le nom de rosé sur le territoire communautaire. (392 : 2008-2009)
La phrase où est employé d'ailleurs porte sur : le vin rosé « traditionnel » est un vin à part et à part entière
Phrases à inclure dans le texte : Les consommateurs ne s'y trompent pas, d'ailleurs, qui sont de plus en plus nombreux à l'apprécier. Les professionnels non plus qui, dans le respect des méthodes traditionnelles, font de la France le premier producteur mondial de vin rosé.
3. […] en France le nombre de grands-parents s'élève à 12,4 millions (sur une population totale avoisinant les 60 millions), avec quatre petits-enfants en moyenne […]. Généralement, les grands-parents ont bénéficié des apports du développement économique de l'après-guerre et d'une politique publique de retraite ; l'âge de la vieillesse n'est plus l'âge de la misère. Ces grands-parents, encore en bonne santé à l'âge de leur retraite, s'occupent de leurs petits-enfants, que ce soit de façon occasionnelle, comme pendant les vacances, ou de façon plus continue pour permettre à la jeune mère (plus souvent la fille que la belle-fille) de continuer son activité professionnelle. Les grands-mères, souvent ex-soixante-huitardes, poursuivraient-elles ainsi, à travers leurs filles, leur lutte pour une égalité des sexes et l'émancipation féminine ? Tout cela sans abandonner pour autant le soin apporté à la génération précédente, les arrière-grands-parents, de plus en plus nombreux. Enfin, les grands-parents font aussi partie de la génération qui a ouvert la voie aux décompositions et recompositions familiales. Les distinctions habituelles entre lignée maternelle et lignée paternelle peuvent ainsi se trouver renforcées par les séparations ; les enfants restant alors très majoritairement à la garde quotidienne de la mère, la lignée maternelle se trouve survalorisée au détriment de la lignée paternelle. (3)
La phrase où est employé d'ailleurs porte sur : les grands-parents
Groupe à inclure dans le texte : – plus d'ailleurs les grands-mères que les grands-pères –
4. Le chapiteau roman de la cathédrale Saint Lazare d'Autun représente un épisode biblique : la chute de Simon le Magicien. Un premier niveau de lecture pourrait ne prendre en compte que la dimension figurative de la sculpture. Il méconnaîtrait néanmoins la nature de la compréhension que pouvaient en avoir les hommes de ce Moyen Âge central. D'autant que le texte apocryphe qui relate l'événement n'était pas forcément connu de tous, loin de là. La connaissance de la légende passe donc bien plus par ces chapiteaux, véritables canaux de diffusion d'une culture dite savante et qui en réalité ne l'est que si on la réduit à l'écrit. La civilisation médiévale repose précisément sur un écrit minoritaire dont on a cru pouvoir dire qu'il était l'essentiel de la culture (dans une perspective pour le moins élitaire), mais aussi sur des moyens de connaissance, de diffusion, de compréhension ne se réduisant pas à l'oral. Ces moyens – et là se trouve l'apport d'une récente histoire, celle des images notamment – recouvrent tout ce qui est vu, en deçà des langues, qui de par leur éclatement, leur diversité et leur cloisonnement ne peuvent assurer la cohésion et l'uniformité d'une civilisation. Nous voici donc amenés d'un simple niveau figuratif, qui supposerait une compréhension du chapiteau en rapport avec le texte et qui par conséquent trahirait ou tout du moins s'éloignerait des mentalités de ce Moyen Âge, à un niveau de lecture qui prend en compte des éléments techniques et esthétiques susceptibles de faire sens pour des hommes médiévaux, en deçà de la médiation du texte. (4)
La phrase où est employé d'ailleurs porte sur : le chapiteau roman de la cathédrale
Proposition à inclure dans le texte : que l'on retrouve d'ailleurs à Chartres, Tours et Bourges
5. Dans la modernité, le sens de la mobilité est toujours, tôt ou tard, transmis par la destination ou l'objectif poursuivis, eux-mêmes fortement dépendants, dans leur signification, de l'idée de progrès. Comme l'a notamment souligné Koselleck, la conscience historique moderne s'est en effet constituée autour de trois éléments directeurs. D'abord, l'idée que le présent lui-même porte des promesses d'avenir, grâce à l'avènement d'une rupture originelle. Ensuite, l'idée d'une accélération du temps et de l'existence de diverses formes de discontinuité temporelle, toujours au sein d'une conception globale du « progrès ». Enfin, l'idée que l'homme est l'auteur de l'histoire, introduisant alors une vision épique et séculière de l'avatar social. Le roman illustre et ancre à la fois, par bien de ses aspects, cet imaginaire de la destination, inextricablement spatiale, historique, et existentielle. Ce sont sans doute les personnages de Jules Verne, dont la mobilité dans l'espace est toujours mise au service d'un progrès scientifique, qui l'exemplifient le mieux, mais dans bien des romans phares du XIXe siècle, la destination des personnages est marquée par l'Histoire en marche, qui accouche en quelque sorte de leurs transformations existentielles : les tribulations de Jean Valjean, autant que celles d'Etienne Lantier, sont inséparables de l'idée de la marche vers une vie meilleure, une autre société. Plus contemporain, l'imaginaire romanesque de Malraux est dominé par les soubresauts de l'histoire, qui dictent au roman ses lieux et les trajectoires de ses héros. Le déplacement importe peu alors, en dehors de l'objectif à atteindre. L'horizon du voyage est phagocyté par le lieu de destination. Bien entendu, le voyage est empli d'aventures et d'épreuves, et cela bien avant l'apparition de la modernité, mais elles n'ont de sens que par rapport au lieu que l'on veut atteindre. En quelque sorte, les tribulations du voyage ne sont que les signes qui annoncent la valeur et la justesse de l'objectif poursuivi. (5)
La phrase où est employé d'ailleurs porte sur : le déplacement importe peu … l'objectif poursuivi
Phrase à inclure dans le texte : D'ailleurs, la valeur de la vitesse, ici, ne se mesure que dans la capacité qu'elle transmet d'arriver plus vite au terme du voyage.
6. Voulu ou forcé, le voyage a un but, parce qu'il est indissociable d'un imaginaire de l'ailleurs. La modernité fut ce qu'elle fut pendant des siècles en Occident parce qu'il y avait un dehors réel, parce que l'« Amérique » était immense et inépuisable, parce qu'elle donnait de la chair au désir de transgression des Modernes, à leur volonté de constant dépassement des limites, dont la Révolution politique fut le symbole par excellence, et la mobilité spatiale la preuve la plus tangible. C'est en découvrant le monde que l'on se découvre soi, dans une quête dont la poésie, mais aussi la vie de Rimbaud ont par exemple intensément témoigné, mais le départ est aussi une aventure collective parce qu'il est producteur de sens, dans la confrontation à l'altérité ou à la diversité du monde. Si l'idée d'un ailleurs possible s'est de plus en plus emplie de nostalgie, elle reste centrale dans bien des œuvres, quand bien même les Tropiques sont tristes, quand bien même la voix et les mythes des peuples lointains sont recouverts, semble-t-il à jamais, par l'ici occidental envahissant. Il reste alors, comme dans les livres de J.-M. G. Le Clézio, à garder présent en mémoire, en écriture, cet imaginaire de la découverte, de l'exotisme vivant, ou au contraire à en réaffirmer les possibles, quitte à les moderniser, comme Michel Tournier, lorsqu'il réécrit Robinson Crusoë. (5)
La phrase où est employé d'ailleurs porte sur : la volonté de constant dépassement des limites
Phrase à inclure dans le texte : D'ailleurs, l'apparition dans les années 1960 d'une « nouvelle frontière », celle de l'espace, et du projet possible d'abandonner un jour la terre, pour important qu'il fut – et il l'est encore –, opère néanmoins toujours au sein de cet imaginaire.
7. […] c'est la permanence dans le temps et l'enracinement dans un lieu qui ont longtemps organisé la perception de la domination sociale. La domination est inséparable d'une inscription territoriale. Il y a toujours alors une Bastille ou un palais d'Hiver à prendre. (5)
La phrase où est employé d'ailleurs porte sur : c'est la permanence dans le temps et l'enracinement dans un lieu qui ont longtemps organisé la perception de la domination sociale.
Phrase à inclure dans le texte : D'ailleurs, l'importance même des Etats-nations dans la modernité reflète cette réalité.
(1) Prudhommeaux A., 2006, « La barbarie commence à un », Agone, n° 35/36, mis en ligne le 15 septembre 2008. URL : http://revueagone.revues.org/index602.html. Consulté le 20 mai 2009. (2) Horne J., 2001, « Une histoire à repenser », Vingtième Siècle, vol. 71, n° 1. (3) Cadoret A., 2003, « Claudine Attias-Donfut & Martine Segalen, eds, Le Siècle des grands-parents. Une génération phare, ici et ailleurs », L'Homme, n° 167-168, mis en ligne le 11.09.2008. URL : http://lhomme.revues.org/index19542.html. Consulté le 20.05.09. (4) Fossier A., Coste F., 2003, « Le corps déchu », Tracés, Revue de Sciences humaines, n° 2, mis en ligne le 12.05.2009. URL : http://traces.revues.org/index4148.html. Consulté le 19.05.09. (5) Barrère A., Martuccelli D., 2005, « La modernité et l'imaginaire de la mobilité : l'inflexion contemporaine » in La modernité et l'imaginaire de la mobilité : l'inflexion contemporaine, PUF, Cahiers internationaux de sociologie n° 118.
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