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EXERCICE 46, UNITÉ III
3.1. Contester les conséquences attendues


CONSIGNE
Quelle est l'idée qui sert à rejeter [bien que Q] ?

EXEMPLE
Les premières écoles du Moyen Âge se constituèrent auprès des établissements religieux : monastères, presbytères et cathédrales. Bien qu'elles fussent surtout destinées à former des clercs, elles n'excluaient pas les laïcs. D'ailleurs, comme on pouvait, après les avoir fréquentées, rentrer dans le monde et se marier, leur action n'était pas limitée aux seuls milieux ecclésiastiques. (1)

RÉPONSE
[Bien que Q] (bien qu'elles fussent surtout destinées à former des clercs) sert à rejeter l'idée que les premières écoles du Moyen Âge ne formaient pas ou formaient très rarement ceux qui n'étaient pas entrés dans l'état ecclésiastique. On pourrait tirer cette idée du fait que lorsqu'une école accepte un public particulier, tous ceux qui ne font pas partie de ce public en sont exclus.



1. En 1885-1886, année pour laquelle fut établi le premier rapport d'ensemble sur la situation de l'Université, on comptait 10 644 étudiants. En 1908, ce chiffre était de 16 935, de 17 512 en 1912. Depuis, bien que des causes diverses aient gêné le recrutement de nos Universités (crise économique, guerres balkaniques, etc.), ce nombre est resté sensiblement constant. Au 15 janvier 1914, il était de 17 308. (1)



2. Toutes les fois que deux populations, deux groupes d'individus, mais de culture inégale, se trouvent en contacts suivis, certains sentiments se développent qui inclinent le groupe le plus cultivé ou se croyant tel à violenter l'autre. C'est ce que l'on observe si couramment dans les colonies et les pays de toute sorte où les représentants de la civilisation européenne se trouvent aux prises avec une civilisation inférieure. Sans que la violence ait aucune utilité, et bien qu'elle ne soit pas sans de graves dangers pour ceux qui s'y abandonnent, et qui s'exposent ainsi à de redoutables représailles, elle éclate presque inévitablement. (2)



3. […] bien que l'éducation domestique soit une première et excellente préparation à la vie morale, l'efficacité en est très restreinte, surtout pour ce qui concerne l'esprit de discipline ; car ce qui en est l'essentiel, à savoir le respect de la règle, ne peut guère se développer dans le milieu familial. La famille, en effet, est, aujourd'hui surtout, un très petit groupe de personnes, qui se connaissent intimement, qui sont en contacts personnels de tous les instants ; par suite, leurs relations ne sont soumises à aucune réglementation générale, impersonnelle, immuable ; mais elles ont toujours et doivent normalement avoir quelque chose de libre et d'aisé, qui les rend réfractaires à une détermination rigide. (2)



4. […] la révolte, contrairement à l'opinion courante, et bien qu'elle naisse dans ce que l'homme a de plus strictement individuel, met en cause la notion même d'individu. Si l'individu, en effet, accepte de mourir, et meurt à l'occasion, dans le mouvement de sa révolte, il montre par là qu'il se sacrifie au bénéfice d'un bien dont il estime qu'il déborde sa propre destinée. S'il préfère la chance de la mort à la négation de ce droit qu'il défend, c'est qu'il place ce dernier au-dessus de lui-même. Il agit donc au nom d'une valeur, encore confuse, mais dont il a le sentiment, au moins, qu'elle lui est commune avec tous les hommes. On voit que l'affirmation impliquée dans tout acte de révolte s'étend à quelque chose qui déborde l'individu dans la mesure où elle le tire de sa solitude supposée et le fournit d'une raison d'agir. (3)



5. Les Italiens de New York forment une colonie travailleuse, enrichie par l'industrie actuellement si prospère du bâtiment, par le commerce de l'alcool de contrebande et surtout par la vente du jus de raisin frais, qu'on fait ensuite fermenter à domicile. A New York, comme partout, les Italiens construisent. Ils délaient le ciment et le mortier pour l'univers ; pauvres, ils travaillent pour les riches ; les gratte-ciel, ce sont des Italiens qui les élèvent, de même que les villas de la Côte d'Azur, les palais des rajahs et des émirs, après ceux des tzars, ce sont eux qui les ont bâtis, de leurs rudes mains romaines. Leurs caisses d'épargne nationales ouvrent des succursales à tous les coins de rue. Bien que beaucoup d'Italiens aient cessé maintenant de retourner périodiquement au pays, tous sont restés nationalistes et peu assimilables. (4)



6. Les grandes firmes cinématographiques ont ouvert sur Broadway, l'une après l'autre, des basiliques. Bien que bondées, ces salles ont coûté tant de millions qu'elles sont toujours en déficit ; mais elles servent à lancer les films. (4)



7. En 1780, on installe dans la commune de Vaugirard un établissement pour accueillir les enfants, les femmes enceintes et les nourrices atteintes de la syphilis. C'est une étape capitale dans le traitement de la syphilis dite « innocente », c'est-à-dire contractée accidentellement. Jusqu'alors, hommes, femmes et enfants partageaient le même traitement dans des conditions effroyables de promiscuité, et surtout, en faisant du caractère particulier de la maladie, on punissait les malades adultes au moyen du fouet pour les laver de la souillure avant de les soigner. Bien que les médecins aient distingué très tôt les différents modes de transmission de la maladie et reconnu la syphilis contractée accidentellement, par allaitement par exemple, aucune mesure spéciale n'était prise pour les femmes enceintes et les enfants. Ainsi, à l'Hôpital des Enfants trouvés, lorsqu'un enfant était atteint du mal vénérien, on le soumettait à une période de quarantaine et d'isolement, pendant laquelle on l'alimentait artificiellement, avant de pouvoir l'envoyer en nourrice. Beaucoup d'enfants mouraient, et les quelques survivants, sains en apparence mais toujours porteurs de la maladie, contaminaient à leur tour leur nourrice. La création de Vaugirard, premier établissement pour les femmes enceintes et les enfants vénériens, et la décision de mettre au point une thérapeutique adaptée à ces malades représente un pas important dans la reconnaissance de l'enfant comme entité médicale autonome. (5)



(1) Durkheim E., 1918, La vie universitaire à Paris.
(2) Durkheim E., 1925, L'éducation morale.
(3) Camus A., 1951, L'homme révolté, Paris, Gallimard.
(4) Morand P., 1930, New York, Paris, Flammarion.
(5) Beauvalet-Boutouyrie S., 2003, « La mise en place des hôpitaux pour enfants malades à Paris (fin XVIIIe-début XIXe siècle) », Histoire, économie et société, vol. 22, n° 4.







 
 
 

 

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