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EXERCICE 95, UNITÉ IV
3.4. Restreindre


CONSIGNE
Expliquez sur quoi porte la restriction exprimée dans la phrase ou le groupe de mots où est employé en tout cas.

EXEMPLE
La taxation nutritionnelle peut être introduite au niveau de la production agricole et porter sur le prix des matières premières alimentaires, ou au niveau de la consommation finale. Compte tenu du faible poids du prix des matières premières agricoles dans le prix de marché des aliments élaborés, une taxe au niveau des produits agricoles aurait un faible impact sur la demande finale, en tout cas dans les pays développés. (8 : 2005-2006)

RÉPONSE
La restriction porte sur les pays dans lesquels l'impact se ferait ressentir (dans les pays développés et non dans le monde entier)



1. Au début des années quatre-vingt-dix, une nouvelle sorte de fête fait son apparition sur le territoire français. N'ayant pas d'existence officielle, le nom que lui donnent ses adeptes fluctue quelque peu : rave, free party ou tout simplement teuf : fête ... ; on l'appellera en tout cas ici free party. On peut en donner une première définition qui sera discutée tout au long de l'article : il s'agit d'une fête où l'on peut écouter de la musique dite techno. C'est une fête complètement gratuite, organisée par et pour des jeunes. Elle se déroule en général soit en plein air (par exemple dans un champ), soit dans un ancien hangar, ou autre bâtiment désaffecté. La plupart du temps, les organisateurs ne demandent aucune autorisation : les free parties ne se déroulent pas dans un cadre légal. (1)



2. […] il est important de noter le lien qui unit les problèmes de la gestion des toxicomanes et des free parties par l'Etat, ainsi que les similitudes de leur mise en place. Bergeron insiste sur le rôle de la presse dans le déclenchement de l'action politique : « De nombreux articles paraissent en 1969 sur la diffusion de la drogue et leur ton est à la dramatisation. La pénalisation de l'usage est devenue un dogme sur lequel il est difficile de revenir sans être soupçonné de laxisme, c'est-à-dire de se voir accuser d'être « pour » la drogue. De même, on a vu qu'en Grande-Bretagne puis en France, certains médias entretiennent un climat qui pousse les décideurs politiques à adopter des politiques répressives ou, en tout cas, à ignorer l'éventualité d'une politique de « réduction des risques ». (1)



3. L'Assemblée nationale a finalement voté le 31 octobre 2001 l'amendement Mariani. Celui-ci autorise les forces de police à saisir le matériel des organisateurs de free parties, ce qu'elles ne pouvaient pas faire jusqu'à présent. L'application systématique de cet amendement risque concrètement d'entraîner une certaine impopularité du gouvernement chez une partie des jeunes. C'est d'ailleurs sans doute l'une des raisons qui avait, jusque-là, poussé la gauche à le rejeter. Mais, après les « événements du 11 septembre », et à la suite d'une campagne présidentielle dont l'un des principaux thèmes fut la « sécurité », l'application de l'amendement pourrait s'avérer la solution la plus judicieuse. Or, de l'application ou de la non-application de l'amendement dépend, si l'on se réfère aux mécanismes que nous avons mis en lumière, une grande partie de l'avenir des free parties. Le vote de cette loi suivie d'une non-application dans les faits ou, en tout cas, d'une relative tolérance constituerait sans doute le meilleur des stimulants pour les adeptes et pour les organisateurs de free parties, en alimentant l'image « rebelle » symbolique des fêtes, sans pour autant les empêcher de se développer. (1)



4. « Traditionnels », tous les établissements de détail l'étaient au milieu de ce siècle. L'introduction du libre-service, l'application du discount dans les supermarchés (1957), puis dans les hypermarchés (1963), l'implantation de ceux-ci en périphérie des villes ainsi que leur installation sur des aires de parking automobile ont frappé d'obsolescence tous les types antérieurs de distribution. En tout cas, elles les contraignaient à se réformer. Mais cela ne touchait pas davantage le petit commerce indépendant que le grand commerce capitaliste déjà existant, les grands magasins, le succursalisme alimentaire, les magasins populaires. (2)



5. On sait qu'en France la notion de citoyenneté à l'école fut pendant très longtemps au centre d'un conflit politique entre la « laïcité républicaine » et la « tradition catholique ». L'école doit-elle rester au service de l'Etat et former des citoyens, ou bien a-t-elle pour mission essentielle de former des personnes et, en ce cas, peut-elle rester un instrument des Eglises ? Les modèles d'éducation antique, notamment celui de Sparte, sont alors vivement critiqués, au profit d'un modèle d'instruction publique ; en tout cas, une forte distinction s'établit entre ces deux objectifs. (3)



6. Le besoin du pays de se doter d'une intégration nationale au moment de la « fin des terroirs » contribua à donner aux instituteurs un rôle central en matière de socialisation, afin de créer un lien civique à partir d'une importante pluralité culturelle. En France, c'est la notion de laïcité qui a le mieux résumé et condensé, dans ses différentes formulations historiques, cet idéal de sociabilité républicaine. La centralité de l'école dans la formation et la cohésion de la Nation, au-delà des images mythiques auxquelles elle donne parfois naissance, n'a pas besoin d'être à nouveau soulignée. Pourtant, cette formation du citoyen a eu parfois trop tendance à être immédiatement identifiée à la construction de l'intégration nationale et du sentiment patriotique, à la constitution du français en tant que véritable langue nationale, voire à la transmission de certaines connaissances institutionnelles. En tout cas, l'école républicaine était censée former les citoyens de demain. Ses résultats, dans ce domaine, n'étaient visibles que plus tard et ailleurs. (3)



7. […] il est […] possible de repérer, […] des établissements qui affichent la volonté de transformer véritablement l'institution scolaire en « cité » politique. Dans ce cas de figure, le problème immédiat que soulève l'introduction de critères de participation au sein de l'établissement est de savoir quels sont les domaines de la vie scolaire susceptibles d'être vraiment négociés avec les élèves : les contenus de cours, les pédagogies, les emplois du temps, l'explicitation des critères d'évaluation, les normes disciplinaires, les menus à la cantine ? Dans tous les cas de figure, les droits des lycéens finiront par mettre en cause une organisation où des jeunes parfois majeurs, et en tout cas autonomes dans bien d'autres registres de leur vie, sont toujours traités comme des mineurs. C'est pourquoi, à l'heure actuelle, l'engagement résolu d'un établissement dans cette voie s'apparente à une excursion en terra incognita. (3)



8. Détaché des projets professionnels, éloigné de la vie universitaire, identifié à une « vocation » intellectuelle vécue comme une aventure de la personnalité, ainsi se définit le modèle d'un étudiant héritier d'une tradition de bohème intellectuelle. C'est en lettres que survit cet Héritier qui affirme sa vocation, multiplie les formations, tout en affirmant son détachement.
     Ce style est-il celui d'une véritable vocation ou procède-t-il d'une stratégie de consolation ? Oppose-t-il la construction d'une dignité intellectuelle à une université perçue comme dégradante au regard de l'image que l'étudiant a de lui-même ? Il est bien difficile de répondre à cette question car le soupçon pourrait s'appliquer à tous, tout intérêt intellectuel « gratuit » pouvant apparaître comme une ruse de la mauvaise foi. Dès lors, évoquons les faits et les discours comme ils se donnent.
     Ces étudiants se présentent comme s'ils n'étaient tenus que par l'intérêt intellectuel, intérêt que la faculté menace sans cesse, mais la passion serait assez forte pour en triompher : « La passion doit résister aux études, en tout cas à l'examen ». (4)



(1) Tessier L., 2003, « Musiques et fêtes techno : l'exception franco-britannique des free parties », Revue Française de Sociologie, vol. 44, n° 1.
(2) Peron R., 1991, « Les commerçants dans la modernisation de la distribution », Revue Française de Sociologie, vol. 32, n° 2.
(3) Barrere A., Martuccelli D., 1998, « La citoyenneté à l'école : vers la définition d'une problématique sociologique », Revue Française de Sociologie, vol. 39, n° 4.
(4) Dubet F., 1994, « Dimensions et figures de l'expérience étudiante dans l'université de masse », Revue Française de Sociologie, vol. 35, n° 4.






 
 
 

 

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