Développement   

 

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EXERCICE 84, UNITÉ IV
3.2. Présenter le point de vue définitif


CONSIGNE
Précisez ce qui est commun aux énoncés qui précèdent
et finalement, et ce qu'apporte l'élément introduit par et finalement.

EXEMPLE
Comme le souligne M. Serge Tisseron, « l'influence des écrans ne saurait se penser indépendamment de celle du cercle familial et des liens qui rattachent chacun à son entourage. Ce qui importe, c'est moins les images que nous voyons que la manière dont nous nous les approprions, et celle-ci se construit toujours au carrefour de l'histoire personnelle de chacun, de sa famille et de son (ou de ses) groupe(s) de références ». Il montre très bien que les images violentes et choquantes auront des effets complètement différents selon l'entourage de l'enfant et les réactions des adultes qui les visionnent avec eux. Il souligne, en conséquence, l'importance de la prise de distance avec les images, qui permet aux jeunes de s'en emparer, et finalement d'atténuer leur impact. (46 : 2008-2009)

RÉPONSE
Éléments reliés :
- s'emparer des images
- atténuer leur impact

Élément commun : le rapport entre les images et les jeunes
Avec
et finalement : la prise de distance aboutit à diminuer l'influence des images, donc à une certaine libération.



1. […] en replaçant la démarche bénévole au cœur des pratiques associatives, il est possible de tracer un lien entre des formes d'engagement a priori différentes et d'en faire émerger un sens commun. Les associés sont en effet, pour la plupart, des bénévoles, c'est-à-dire des personnes qui s'engagent sous l'impulsion de leur « bonne volonté » et qui ne perçoivent aucune rémunération financière en contrepartie. Envisagé sous cet angle, l'engagement associatif interroge nécessairement : il s'agit d'une démarche non rémunérée au sein d'une société mercantile, et dépourvue de tout caractère d'obligation quand cette même société est structurée autour d'institutions comme la famille ou le travail qui représentent des formes quasi obligatoires d'une intégration sociale « réussie ». Aucune sanction sociale ne s'exerce sur celui qui ne s'engage pas au sein d'une association. Dès lors, ce comportement implique le libre arbitre de l'individu, et l'on peut faire l'hypothèse que son déploiement suppose l'attente de gratifications plus larges que celles liées à l'accomplissement d'un éventuel « devoir moral ». Il ne se lit pas uniquement comme la volonté de « faire le bien », mais, en relation avec le contexte social contemporain, il engage des processus d'affiliation et de réaffiliation sociales en même temps que d'étayage identitaire.
     Le contexte social est en effet celui d'une crise parfois intrinsèque aux structures classiques – le chômage pour le travail – mais également de l'existence d'un mouvement « plus profond », qui concerne les mécanismes de socialisation. La valorisation de l'autonomie individuelle met fin à la domination de valeurs « transcendantes », données a priori et définissant le sens dans lequel les institutions doivent permettre la socialisation des individus. Succèdent à cette imposition d'un sens « de l'extérieur » une recherche par chacun d'un sens qui lui est propre, d'une adaptation des institutions à ses exigences personnelles en termes d'épanouissement, et finalement une « coproduction sociale » des valeurs et des normes qui structurent l'existence sociale et l'expérience d'un individu redéfini à la fois comme acteur et comme sujet. Il est en effet tout à la fois plus actif vis-à-vis de son expérience, qu'il est chargé de redéfinir seul, et plus critique, dans la mesure où c'est à lui de faire émerger le sens de cette expérience. (1)



2. Même au moment le plus essentiel du rapport à soi, l'individu est en contact intense avec autrui et une société. L'importance de l'identité – qui s'éprouve, s'affirme, se réajuste et finalement se négocie dans les rapports aux autres et à soi-même – révélée par le plaisir au sein de l'engagement associatif ne renvoie pas uniquement à une focalisation sur soi, la prise en compte d'un paysage social et d'autrui en représentant un horizon irréductible. Les processus de la construction de soi soulignent l'indissociabilité de l'identité et du rapport aux autres : de l'étayage et de l'affiliation. (1)



3. Louis Roussel a souvent développé des analyses […] qui montrent que l'institution familiale « a cessé, pour une majorité de jeunes adultes, d'être le référent qui, dans la conception traditionnelle du mariage, et dans une longue phase de transition, réglait les attentes des conjoints, préfigurait leurs comportements démographiques et finalement renvoyait à la société la responsabilité des grands choix communs ». La cause majeure de cette transformation serait l'apparition d'une nouvelle idéologie amoureuse qui dénie aux institutions publiques le droit d'intervenir dans ce qui relève dorénavant d'une sphère purement intime et qui, en outre, oppose la sincérité de l'engagement interpersonnel au formalisme des conventions matrimoniales. (2)



4. L'Etat moderne est bien un redoutable poison. Il a généré les plus horribles guerres qui ont ravagé le monde, il a conquis et soumis à une servitude impitoyable des peuples et des nations entières ; il a favorisé et soutenu l'exploitation féroce des masses paysannes d'abord, ouvrières ensuite. Et pourtant c'est en définitive lui qui a permis l'émergence, puis la reconnaissance des droits de l'homme et donné aux sociétés humaines la possibilité de régler leurs conflits par des arbitrages politiques auxquels selon des modalités très variées et finalement démocratiques, tous ou presque ont fini par participer par l'intermédiaire du suffrage universel. (3)



5. Qu'ils aient été précocement relégués dans l'enseignement technique, éliminés ou auto-éliminés au cours du secondaire ou encore recalés au baccalauréat, une partie des « condamnés scolaires » aspire et parvient à accéder à l'enseignement supérieur : cet accès dérogatoire peut être considéré comme une procédure d'appel en vue de la révision des jugements scolaires antérieurs, de l'effacement des stigmates qui y sont liés, d'une réhabilitation tout à la fois culturelle, sociale et personnelle. Mais tous les condamnés, tant s'en faut, ne font pas appel, ne serait-ce que parce que l'institution scolaire parvient le plus souvent à faire reconnaître à ceux qu'elle exclut la légitimité de leur exclusion. Comment alors rendre compte de ces itinéraires scolaires singuliers et le plus souvent initialement improbables, où une réinsertion plus ou moins tardive dans l'enseignement supérieur a finalement succédé à une exclusion plus ou moins précoce du système scolaire ?
     En dépit de la relative diversité des trajectoires scolaires (et sociales ultérieures), les représentations de l'univers scolaire livrées dans les questionnaires et les entretiens varient peu. A l'exception de quatre enquêtés qui ont retracé avec précision leur itinéraire scolaire, les autres semblent n'avoir conservé que des souvenirs confus et empreints de fatalisme des classes, des filières, des établissements scolaires fréquentés : ils déclarent avoir été « mis », « placés », « retirés », « exclus », « orientés », « condamnés à ». Qu'ils se présentent comme d'anciens bons ou mauvais élèves, rares sont ceux qui déclarent aujourd'hui avoir aimé l'école. L'extériorité à l'univers scolaire prend deux formes, non exclusives l'une de l'autre, dans les récits : un désintérêt pour la culture générale (l'ennui est le terme qui revient le plus souvent) et pour les matières enseignées et une aversion plus ou moins prononcée pour la discipline scolaire au sens large […] qui se traduisaient par l'indiscipline, l'absentéisme et des fugues, et finalement par le souhait de quitter l'école au plus tôt. (4)



(1) Vermeersch S., 2004, « Entre individualisation et participation : l'engagement associatif bénévole », Revue Française de Sociologie, vol. 45, n° 4.
(2) Galland O., 1990, « Un nouvel âge de la vie », Revue Française de Sociologie, vol. 31, n° 4.
(3) Genet J-P., juin 1997, «  La genèse de l'Etat moderne. Les enjeux d'un programme de recherche », Actes de la recherche en sciences sociales, n° 118 [Genèse de l'Etat moderne].
(4) Poliak C., 1991, « L'accès dérogatoire à l'enseignement supérieur : les autodidactes de Saint-Denis », Revue Française de Sociologie, vol. 32, n° 4.






 
 
 

 

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