| EXERCICE 77, UNITÉ III 3.2. Limiter les conséquences attendues ou la validité de [P]
CONSIGNE Précisez si [certes P] est présenté comme la reprise : - A : d'un discours dont la source est identifiable (présence de marques de discours rapporté comme un verbe introduisant la parole d'autrui, des guillemets, précision d'une source…) ; - B : d'une vérité générale, d'un proverbe (présence de tournures impersonnelles, du présent de vérité générale…) ; - C : d'un principe établi au sein d'une communauté, d'un fait attesté, ou encore d'une connaissance commune, d'une évidence.
EXEMPLE 1 Une enquête réalisée par IPSOS [institut de sondage] pour la délégation interministérielle à la famille a mis en relief les écarts qui existent chez les parents dans les critères à privilégier dans le choix d'un métier, selon qu'il s'agit d'une fille ou d'un garçon. Certes, interrogés sur les critères qu'ils jugent primordiaux dans le choix d'un métier, les parents ne font pas apparaître de hiérarchies d'ensemble différentes suivant le sexe et placent au premier rang l'équilibre entre vie professionnelle et vie privée. Certaines différences subsistent cependant dans la pondération des différents critères. Ainsi, les critères liés à la réussite professionnelle recueillent davantage de citations pour les garçons que pour les filles, qu'il s'agisse des possibilités d'évolution (9 points d'écart), du niveau de salaire (6 points d'écart) ou encore de la sécurité de l'emploi (5 points d'écart). (404 : 2007-2008)
RÉPONSE A : la source est clairement identifiable : une enquête réalisée par IPSOS pour la délégation interministérielle à la famille
EXEMPLE 2 Certes, il vaut mieux être riche (et bien portant) que pauvre (et malade) ; c'est plus simple pour survivre. Mais je connais beaucoup de « riches » qui sont pauvres, et de « pauvres » qui sont riches. (1)
RÉPONSE B : la source est « Monsieur Tout le Monde », puisque [certes P] a valeur de vérité générale, (emploi d'une tournure impersonnelle et du présent : il vaut mieux)
1. Racine ayant fait mieux qu'Euripide en imitant Euripide, Voltaire pouvait candidement s'imaginer qu'à son tour il ferait mieux que Racine en imitant Racine (oubliant que le mot imitation était une étiquette qui recouvrait dans les deux cas deux réalités fort différentes). Tout cela nous place exactement à l'antipode de Mallarmé. Certes Mallarmé avait commencé par imiter Baudelaire (Rollinat l'appelait méchamment un Baudelaire en morceaux qui n'a jamais pu se recoller). Mais il était allé bien vite vers une paradoxale originalité, une peur maladive du cliché et du lieu commun, s'était créé, moitié de son propre fonds, et moitié par volonté ou par point d'honneur, une manière, la plus individuelle possible, de s'exprimer. (2)
2. Personne ne choisit d'être pauvre, certes. Mais quotidiennement, certains prennent des décisions qui compromettent leur avenir et qui réduisent leurs chances de mobilité sociale. Pour réellement lutter contre la pauvreté, ce sont ces gestes qu'il faut dénoncer et condamner. (3)
3. Quand Kayserling s'écrie « on ne posera plus la question : ce que j'affirme là, est-ce bien vrai ? On saura que la foi rend vrai ; que par elle-même elle crée une nouvelle réalité » ; quand un Edouard Le Roy assure qu'une connaissance purement subjective peut être une vérité ; quand un Maurice Blondel nous parle de « causes intellectuelles d'adhésion » qui ne sont pas « objet de l'entendement », mais que l'on peut « vérifier », savent-ils que leur vérité n'a rien à voir avec la vérité objective que tout le monde entend sous ce mot, ou bien croient-ils sincèrement qu'elle en est une, tant ils continuent de respecter la vérité au sens courant ? J'opterais pour le second. Certains de ces littérateurs poussent le mépris de la réalité jusqu'à le vouloir trouver dans la science. Tel est, au vrai, le sens du mot de l'un d'eux, déclarant que le savant « invente ce qu'il découvre ». On peut certes admettre que le savant, en transformant ce qu'il découvre en lois et même tout simplement en chose intelligible, introduit dans le réel quelque chose qui n'y était pas et fait ainsi acte d'invention. Il n'en est pas moins vrai qu'il y a, dans ce qu'il découvre, une part qui lui est imposée par l'extérieur, une part dont il n'est pas maître, et que sa part d'invention n'a de valeur qu'autant qu'elle se soumet à cette autre où il n'invente pas. (4)
4. […] l'accident survenu le 28 mars 1978 sur le réacteur n° 2 de la centrale de Three Mile Island a constitué la première remise en cause de la sûreté nucléaire dans les pays occidentaux. Certes, les acteurs de l'industrie nucléaire peuvent faire valoir, à juste titre, que cet accident a démontré l'efficacité des enceintes de confinement, puisqu'il a été sans conséquence radiologique à l'extérieur de la centrale. Mais cet accident a aussi démontré l'importance et la fragilité du facteur humain, dans la maîtrise d'un accident nucléaire. (320 : 1999-2000)
5. Le Traité de Non-Prolifération a acquis aujourd'hui un caractère quasi universel : seuls l'Inde, le Pakistan, Israël et Cuba n'en sont pas signataires. Mais les trois premiers de ces Etats ont accepté de soumettre volontairement certaines de leurs installations nucléaires au contrôle de l'AIEA [l'Agence Internationale de l'Energie Atomique], afin de pouvoir bénéficier d'exportations de technologie en provenance des pays occidentaux. Certes, les puissances nucléaires ne sont pas, d'après le traité de non-prolifération, obligées de conclure des accords de garanties avec l'AIEA [l'Agence Internationale de l'Energie Atomique], mais elles ont d'elles-mêmes proposé de souscrire à des accords particuliers de soumission volontaire aux normes de l'AIEA (Royaume-Uni : août 1978 ; Etats-Unis : décembre 1980 ; France : septembre 1981 ; URSS : juin 1985 ; Chine : septembre 1989). (320 : 1999-2000)
6. Certes, la catastrophe de Tchernobyl a eu un effet désastreux pour l'image de l'énergie nucléaire en Europe. La version officielle de l'origine de l'accident est que les responsables de l'équipe de conduite de la centrale ont perdu le contrôle du réacteur lors d'une expérimentation volontairement hors des limites de sûreté. Toutefois, un reportage récent d'une télévision allemande a défendu la thèse d'un tremblement de terre à l'origine de l'accident. En Europe occidentale, les centrales nucléaires sont bâties selon des normes anti-sismiques sévères, et sont situées dans des zones à faible risque sismique. (320 : 1999-2000)
(1) http://lemaitre.blog.lemonde.fr/2009/03/30/remunerations-une-occasion-loupee/, consulté le 06.12.09. (2) Thibaudet A., 1936, Réflexions sur la littérature, Paris, Gallimard. (3) Elgrably-Lévy N., http://www.iedm.org/main/show_editorials_en.php?editorials_id=714, consulté le 06.12.09. (4) Benda J., 1945, La France byzantine, Paris, Gallimard.
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