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EXERCICE 35, UNITÉ IV
1.4. Clore une énumération


CONSIGNE
Précisez :
- où commence et s'achève ce à quoi bref met un terme ;
- si la conclusion introduite par bref est déjà formulée ou annoncée dans le texte.

EXEMPLE 1
Dans un article paru en 1991, le sociologue David Lepoutre a analysé la socialisation sexuelle d'adolescents de la cité des Quatre Mille, à La Courneuve. […] Dans cet article, l'auteur estime que, « sans en faire en aucune façon un idéal-type de la condition féminine adolescente en banlieue, on peut néanmoins prendre l'exemple assez parlant et maintes fois décrit des jeunes filles des familles maghrébines pour aborder la question des contraintes culturelles qui pèsent sur la socialisation sexuelle adolescente ». Il ajoute que « l'autorité et le contrôle qui s'exercent généralement sur elles à partir de la puberté ne leur laissent pas, loin s'en faut, toute liberté en matière de sorties, de voyages et d'une façon générale de relations autonomes, notamment avec des pairs du sexe opposé ». Bref, la mixité n'est pas, dans ces quartiers, perçue comme le cadre de relations sociales normales. (263 : 2003-2004)

RÉPONSE
Bref porte sur : « sans en faire en aucune façon … avec des pairs du sexe opposé ».
La conclusion introduite par
bref n'est pas annoncée dans le passage.


EXEMPLE 2
En 2002, le rapport de Mme Claire Brisset citait […] des personnes auditionnées dans le cadre de l'étude qu'elle avait menée sur la violence des jeunes : « M. Philippe Chaillou, président de la Chambre des mineurs de la Cour d'Appel de Paris, souligne l'augmentation importante du nombre d'enfants ayant visionné seuls des cassettes pornographiques, ce dont témoignent certains de leurs comportements, notamment à l'école (y compris primaire). Certains d'entre eux se livrent en effet à des jeux sexuels sans rapport avec les jeux de « découverte » de la sexualité de leur âge. Il souligne également qu'un certain nombre d'agressions sexuelles ou de viols survenant dans le cadre familial se sont produits lors du visionnage « en famille » d'une cassette pornographique. Enfin, tout aussi inquiétant, il arrive que des viols en réunion, des « tournantes », reproduisent des scénarios de films pornographiques, comme en témoigne la sophistication des scénarios utilisés. Certains de ces viols collectifs, dit-il, sont « littéralement scénarisés » ». Bref, la pornographie influe sur les comportements car elle constitue, pour beaucoup de jeunes, la seule représentation de l'acte sexuel qu'ils connaissent. (46 : 2008-2009)

RÉPONSE
Bref porte sur : « M. Philippe Chaillou, président de la Chambre … sont « littéralement scénarisés »
La conclusion introduite par
bref est déjà annoncée : « enfants ayant visionné seuls des cassettes pornographiques et dont témoignent certains de leurs comportements […], lors du visionnage « en famille » d'une cassette pornographique […] reproduisent des scénarios de films pornographiques ».



1. […] on peut faire à 95 % une distinction entre les financements qui intéressent d'abord la recherche et ceux qui intéressent d'abord l'enseignement supérieur. Un amphi est destiné à l'enseignement et non à la recherche, même si celui qui enseigne est un enseignant chercheur. A contrario, un laboratoire peut être relativement peu fréquenté par les étudiants, mais il y a des frontières. Une école doctorale, ce sont des étudiants et des chercheurs et cela se passe dans des laboratoires qui ont des équipements principalement dédiés à la recherche. Bref, la distinction est largement possible. On arrive à un degré de finesse qui n'a pas forcément un très grand d'intérêt. On doit pouvoir, avec des conventions simples, présenter des chiffres qui soient solides. (36 : 2005-2006)



2. […] une commission de spécialistes comporte en général une vingtaine de personnes. Ces 20 personnes sont en général enseignants, donc ont un emploi du temps éventuellement chargé. Plus encore si leur activité de recherche est bien vivace. Bref, réunir ces 20 personnes deux fois (une première pour décider des convocations et une seconde pour les auditions) tourne très vite au cauchemar... et souvent, ces 2 réunions sont espacées d'une à deux semaines maximum... (54 : 2001-2002)



3. Reprenant un rapport de l'Inspection générale de l'administration de l'Education nationale de 1997, la Cour des comptes indique ainsi que « les universités prennent des libertés plus ou moins grandes avec la réglementation ou certaines obligations de service : les enseignants ne sont pas astreints à signer des déclarations d'emploi du temps, la durée de l'année universitaire est « évaluée souplement », les durées de référence sont modulées pour certaines catégories d'enseignants sans référence à la réglementation ». Bref, les universités ne vérifient pas l'effectivité du service fait. (54 : 2001-2002)



4. La participation aux « débats publics » programmés par les différentes composantes institutionnelles du Centre Georges Pompidou peut être analysée comme une confirmation d'une pratique sociale distinctive, un quasi-privilège de classe, qui en appelle à des procédures explicites et implicites de formation des dispositions requises pour y participer. De ce point de vue, la sociographie du public se révélera en effet sans surprise. Et la considération du thème du débat, de son déroulement, des figures qu'on y rencontre, etc., établit combien les possessions cognitives, linguistiques, et plus largement le fonds culturel du participant, sont décisifs. Bref, avec les débats du Centre Georges Pompidou, nous serions bien en présence d'une modalité de reproduction des disparités culturelles et sociales. (1)



5. Dès son rapport de 1926 sur le trafic automobile à Chicago, McClintock va […] recourir de manière systématique à la cartographie comme méthode de visualisation des données, notamment des données originales que produisent ses démarches de comptage sur le terrain. En cela, même si elle est différente par son objet et son objectif, l'enquête de McClintock peut être comparée à celle d'un Shaw dans Delinquency areas, d'un Cressey dans The taxi dance-hall ou d'un Burgess dans son article sur les aires urbaines. Elles témoignent d'une même idée de la pratique scientifique et d'une même raison graphique : tableaux, cartes, photographies sont considérés comme autant d'outils constitutifs d'une démarche objectivante et dénuée de jugement de valeur, bref scientifique. (2)



6. […] parler de « société » militaire n'a de sens que si l'on parvient à distinguer ce type de société d'autres groupements qui ne sont pas nécessairement de même nature et dont les missions n'ont pas la même portée. Dans nombre de sociétés de l'Antiquité, par exemple, la structure sociale semble effectivement dominée par la fonction guerrière, l'existence même de la communauté étant fondée sur la lutte armée contre d'autres peuples. Au sens propre du terme, il s'agit de nations belliqueuses où le statut de citoyen (ou d'homme libre) apparaît indissociable de celui de combattant. Autre cas de figure : quand le sous-groupe des guerriers/chevaliers s'identifie au corps de l'Etat (comme dans l'Europe post-féodale précédemment évoquée), de sorte que ses éléments les plus remarquables occupent les meilleures places politiques ou sociales, que ses valeurs passent pour être dominantes (mais sans qu'elles le singularisent pour autant), bref lorsque la société dans son ensemble se militarise, les militaires peuvent l'emporter sur les autres groupes de la société parce qu'ils sont remarquables. Mais en aucun cas, ils ne sont « extraordinaires ». En revanche, à partir du moment où les militaires sont pensés comme différents des civils, sans que cette différence implique une supériorité naturelle ou culturelle des uns sur les autres, alors l'utilisation de l'expression « société militaire » semble se justifier davantage. (3)



7. […] est-il encore justifié de définir l'Armée comme une organisation uniformisante et le statut militaire comme un « état », auquel les intéressés devraient se conformer sans sourciller ? Il est permis d'en douter à un moment où la référence à l'arme – facteur traditionnel d'intégration – s'efface au profit de la spécialité, qui obéit plutôt à une logique technico-professionnelle plus proche de celle du monde civil, logique sur laquelle s'appuie justement le ministère de la Défense en matière de recrutement. Bref, en se professionnalisant, les armées sont entrées dans une phase de diversification des motifs d'adhésion des postulants au collectif militaire (entraînant par ailleurs une différenciation plus grande des carrières), qui va bien au-delà de la civilianisation précédemment évoquée. (3)



8. En France, le maintien du dispositif carcéral permettant de contenir des populations estimées dangereuses se fait en deux temps, comme nous l'avons montré plus haut : d'un côté la prison est instituée comme lieu d'exécution de la peine, de l'autre certains comportements sont pénalisés ou surpénalisés. La rupture est purement symbolique car, grâce à l'invention de la peine de prison, la prison conserve – élargit ? – sa fonction pratique d'enfermement de sûreté. Opération facilitée par le fait que la notion d'enfermement de correction existe déjà et que la mise au travail des pauvres valides en est le principe. Cette notion est d'ailleurs reprise par la terminologie juridique sous la forme de la justice et de la prison correctionnelles.
     La question devient alors : pourquoi explique-t-on habituellement la création de la peine de prison par des raisons que les Constituants [au XVIIIe siècle] eux-mêmes n'avancent pas ? Pourquoi vouloir la justifier par un souci progressiste ou, à tout le moins, par une rationalité moralement acceptable, c'est-à-dire par la recherche d'une « bonne » peine qui non seulement veut se substituer à des châtiments cruels ou inutiles, mais bien plus vise le « bien » du condamné à travers son amendement ?
     Notre thèse est que ce discours sur les origines de la prison pour peine est nécessaire à la jonction du juridique et du correctif, c'est-à-dire à la reconstruction dans l'ordre moral d'une préoccupation socio-politique. Le recours au symbole permet la transformation du lieu de sûreté en instrument bénéfique. Bref, cette reconstruction constitue ce que nous appellerions volontiers le mythe fondateur de la prison pour peine. C'est ce mythe qui permet de transformer le mal (l'enfermement de sûreté, toujours soupçonné d'arbitraire) en bien (la « bonne » peine de prison). (4)



(1) Messu M., 1994, « L'effet Beaubourg : Contribution à une sociologie des dispositions à la réception des produits culturels », Revue Française de Sociologie, vol. 35, n° 4.
(2) Lannoy P., 2003, « L'automobile comme objet de recherche, Chicago, 1915-1940 », Revue Française de Sociologie, vol. 44, n° 3.
(3) Gresle F., 2003, « La " société militaire " : Son devenir à la lumière de la professionnalisation », Revue Française de Sociologie, vol. 44, n° 4.
(4) Faugeron C., Le Boulaire J-M., 1992, « Prisons, peines de prison et ordre public », Revue Française de Sociologie, vol. 33, n° 1.






 
 
 

 

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