| EXERCICE 63, UNITÉ I 3.2.2. L'inversion du sujet dans les phrases déclaratives
CONSIGNE Voici des extraits de copies d'étudiant répondant au sujet « En quoi le XVIe siècle marque-t-il la naissance du sujet moderne ? ». Remplacez dans ces passages les on voit par des verbes que vous placerez avant les sujets.
EXEMPLE Il est vrai qu'à la Renaissance on voit apparaître le sujet moderne.
RÉPONSE POSSIBLE Il est vrai qu'à la Renaissance apparaît le sujet moderne.
Extrait 1 Il est vrai qu'à la Renaissance on voit apparaître le sujet moderne. D'abord avec l'émergence de l'humanisme, on voit se former un esprit critique qui est proche de celui de la modernité. Ensuite dans la science politique conçue par Machiavel, on voit une séparation entre politique et religion. Enfin, dans le domaine religieux on voit des changements qui créent une rupture entre la religion du Moyen Âge, force stabilisatrice dans la civilisation, et la religion du XVIe siècle, force déstabilisatrice, qui marque des changements dans la relation entre l'individu et Dieu ainsi que dans la relation entre le sujet religieux et l'Etat. Ainsi, dans les domaines religieux et politique on voit un progrès vers le sujet moderne. Cependant, l'Europe du XVIe siècle n'a pas complètement rompu avec le passé, car elle entretient toujours des liens intellectuels avec l'Antiquité et des liens religieux et politiques avec le Moyen Âge. Le XVIe siècle est donc marqué dans les domaines intellectuel et politique par la naissance du sujet moderne mais non par sa réalisation complète.
Extrait 2 Les grandes découvertes du XVe siècle, siècle pendant lequel le Portugal et l'Espagne ont établi leurs colonies américaines, ont déclenché un violent débat au sujet des Américains et de leur statut. La question « sont-ils des hommes ? » (importante surtout pour les propriétaires des encomiendas qui se demandaient s'ils avaient le droit de tenir les populations natives en esclavage) nécessitait une réponse précise à laquelle plusieurs savants ont apporté leur contribution : oui, ce sont des hommes car ils montrent l'usage de la raison et le désir de connaître la vraie religion ; non, car ils vivent comme des bêtes et vénèrent des idoles ; oui et non, car ils devaient incarner l'homme qui est un esclave par nature comme l'a défini Aristote dans La Politique. On voit ici quelques définitions différentes de l'homme – un être qui raisonne, qui est sensible à l'Evangile, qui s'organise dans une société. Mais quelle que soit la définition retenue, le choc qu'a subi l'homme européen face à cette « autre » humanité lui a fait examiner ses propres limites.
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