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EXERCICE 57, UNITÉ III
3.2. Limiter les conséquences attendues ou la validité de [P]


CONSIGNE
Explicitez la restriction introduite par [même si Q].

EXEMPLE
[…] La minceur étant devenue l'un des attributs les plus visibles de la beauté [au XXe siècle], la volonté de maigrir est devenue générale. Elle touche d'ailleurs désormais les deux sexes, même si ce sont les femmes qui y sont le plus soumises. (439 : 2007-2008)

RÉPONSE
L'auteur constate que hommes et femmes sont touchés par un même idéal de minceur (« la volonté de maigrir est devenue générale », « elle touche désormais les deux sexes »). L'emploi de [même si Q] lui permet de relativiser la proportion d'hommes touchés par le phénomène.



1. Dans l'Empire byzantin et surtout à Constantinople, avant le sac de 1204, les établissements publics ou privés [de bain], rattachés parfois à des institutions religieuses étaient régulièrement visités. En Occident, les bains paraissent moins répandus durant les premiers siècles du Moyen Âge, même si des fouilles récentes ont révélé l'existence de bâtiments jusqu'alors ignorés – principalement en Italie. Toutefois, c'est à partir du XIIIe siècle, alors que l'on perçoit un changement d'attitude face au corps que les pratiques balnéaires se diffusent et que les équipements appropriés (cuveaux, étuves, salles de bains, piscines, etc.) se multiplient, pour ne disparaître qu'à la fin du XVIe siècle. (1)



2. Quand Leonardo Bruni adresse vers 1430 une lettre à Battista Malatesta concernant l'éducation des filles, il conseille de faire lire aux jeunes princesses les œuvres de Tite-Live, Salluste ou César qui sont remarquables par leur facilité, utiles pour cultiver la mémoire et fournissent des modèles de comportement à suivre comme à éviter. Sans aller jusqu'à des formulations aussi nettes, typiques d'une pédagogie humaniste axée exclusivement sur l'histoire antique, l'idée n'est pas ignorée en France, même si au milieu du XIIIe siècle Vincent de Beauvais ne conseille encore aux filles de Marguerite de Provence que des lectures dévotes. (2)



3. D'après le quatrième commandement du Décalogue, les enfants doivent obéissance et respect à leurs parents afin de vivre longtemps et de réussir dans ce monde. Cela sous-entend également l'idée que les parents ont le devoir d'élever leurs enfants en bons chrétiens. Or, au XIIIe siècle, on ne connaissait pas d'enseignement scolaire généralisé, pas même celui des rudiments de catéchisme donné par l'Église. La responsabilité de la socialisation des enfants incombait aux parents et aux parrains, mais en premier lieu aux parents. On considérait que, à partir de sept ans, le devoir d'éducation des garçons appartenait expressément au père et celui des filles à la mère, même si de l'avis de quelques historiens l'enseignement des notions de base du catéchisme revenait à la mère pour les garçons de plus de sept ans également. (3)



4. Qu'est-ce que le cinéma ? A quoi sert-il ? A divertir répondra-t-on dans un premier temps, c'est vrai, mais à réfléchir aussi. Cohabitent ainsi difficilement deux types d'œuvres : le film de « divertissement », bénéficiant le plus souvent d'un budget confortable, et ce que l'on appelle par convention « le film d'auteur ». Dans les deux cas, il s'agit de rencontrer le succès, commercial ou symbolique. Cette bipartition, quelque peu sommaire convenons-en, remonte aux origines du cinéma puisque the Story of the Kelly Gang, datant de 1906, est considéré comme le premier grand divertissement cinématographique tandis que l'Assassinat du duc de Guise, sorti deux ans plus tard, passe pour la première œuvre d'art sur grand écran. Ainsi, Lancelot (U.S.A., 1995) de Jerry Zucker et Perceval le Gallois (France, 1979) d'Eric Rohmer ne semblent pas s'adresser au même public. A deux publics cinématographiques correspondent fort logiquement deux conceptions du Moyen Âge. La première, liée à la grande majorité des spectateurs, inspire les films « commerciaux » et correspond à certaines images qui sont autant de clichés : des chevaliers, quelques châteaux forts, des rois et une épée (magique si possible). Il s'agit du Moyen Âge que les enfants, particulièrement les jeunes Américains, découvrent dès leur plus jeune âge à travers des bandes dessinées, des séries télévisées. Rappelons que l'univers médiéval, particulièrement la légende arthurienne, est exploité à outrance aux Etats-Unis. La seconde conception du Moyen Âge est celle qui nous est directement transmise par les textes médiévaux. Elle n'est en général que l'apanage de quelques universitaires chevronnés, et cela même si, grâce à des éditions comme celle des Lettres Gothiques, ce Moyen Âge de conception classique tend actuellement à s'ouvrir à un public plus large. (4)



5. Si exaspérants que puissent être pour l'historien ces lieux communs tenaces, force est de reconnaître que le Moyen Âge a bien été un monde sombre, où la lumière naturelle du soleil était, avec le feu, la principale source de lumière, même si les moyens de s'éclairer ne manquaient pas : pour apprivoiser l'obscurité, on disposait en effet des lampes à huile, des torches, des chandelles de suif, des cierges en cire et des flammes du foyer. C'était peu de choses par rapport à nos moyens actuels d'illumination : on comprend que la nuit ait exercé une certaine fascination mêlée de crainte révérencielle sur les hommes de ce temps et que l'apparition de la comète de Halley dans le ciel de la Normandie, en 1086, ait fait figure d'événement majeur, ce qui lui valut d'être représentée dans la Tapisserie de Bayeux. (5)



6. Beaucoup plus récent [que les dés], le jeu de cartes s'offre comme une nouveauté médiévale, même si son origine précise ne peut être située ni dans le temps ni dans l'espace. Son apparition en Europe occidentale ne remonte pas en tout cas au-delà du second tiers du XIVe siècle. (6)



7. Vers 1500, les cartes sont en train de devenir un très sérieux rival pour les jeux de dés, même si elles ne pénètrent pas complètement toutes les catégories de la population. Sans doute doivent-elles leur succès à une heureuse combinaison entre le hasard et la réflexion. (6)



8. A l'aube du XVIe siècle, le discours de combat contre le jeu a abouti à la mise en place d'un impressionnant arsenal répressif, mais il est largement contredit par la réalité des pratiques sociales. […] Les autorités ecclésiastiques, quant à elles, conservent presque intacte leur suspicion à l'encontre des jeux : leur pratique continue d'être systématiquement interdite aux clercs, ne serait-ce qu'en raison des occasions qu'ils fournissent de contacts trop étroits avec les laïcs. Par ailleurs, avec la Réforme protestante, qui considère les jeux « comme si contraires à la parole divine », une certaine surenchère n'est pas à exclure, même si, dans l'opinion générale, jouer de jour, pour des enjeux restreints, avec des personnes honnêtes et dans le respect de certaines normes morales peut être toléré et si les vertus pédagogiques des jeux – jeux d'exercice physique ou jeux intellectuels – sont de plus en plus soulignées. (6)



(1) Boisseuil D., 2002, « Espaces et pratiques du bain au Moyen Âge », Médiévales, vol. 21, n° 43.
(2) Beaune C., Lequain E., 2000, « Femmes et histoire en France au XVe siècle : Gabrielle de la Tour et ses contemporaines », Médiévales, vol. 19, n° 38.
(3) Hanska J., Dépée J-P., 1997, « La responsabilité du père dans les sermons du XIIIe siècle », Cahiers de recherches médiévales, n° 4. URL : http://crm.revues.org//index968.html, consulté le 08.11.09.
(4) Lucas W., 1996, « Réception de la littérature médiévale à travers le médium cinématographique », Cahiers de recherches médiévales, n° 2 URL : http://crm.revues.org//index2497.html, consulté le 08.11.09.
(5) Vauchez A., www.institut-de-france.fr/minisite/seance-cinq-academies/.../vauchez.pdf, consulté le 25.11.09.
(6) http://expositions.bnf.fr/jeux/arret/02.htm, consulté le 25.11.09.






 
 
 

 

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