| EXERCICE 12, UNITÉ III 1.3. Les marqueurs de cause à valeur explicative
CONSIGNE Complétez les blancs par plus ou mieux.
1. Dans la mesure où l'action collective est factrice d'histoire, il est presque banal de relever qu'elle peut faire l'objet de recherches de plusieurs ordres : historique, politique, sociologique, psychologique… On comprend d'autant __________ ce souci que tout le monde, finalement, est intéressé à sa compréhension, comme acteur autant que comme citoyen ou chercheur. (1)
2. Dans le cas d'une culture réputée violente comme celle des Etats-Unis, un des schémas littéraires et cinématographiques les plus familiers est celui de la bagarre entre deux garçons dans laquelle le plus faible prouvera son courage malgré tout, ne sera plus une « fillette » et passera du côté des hommes et des adultes en acceptant la violence. Cette violence juvénile est d'autant __________ tolérée qu'elle se déroule dans un groupe intégré, dans une « communauté » suffisamment assurée de partager des normes et des critères d'évaluation des conduites pour ne pas se sentir menacée par une violence qui, elle le sait, restera localisée et prévisible. (2)
3. La question de la mixité sociale est […] complexe. Il ne s'agit pas de « forcer les gens à se mélanger » par le biais de l'habitat, trop de différences pouvant, si elles sont imposées, mener au clash. Lors de l'histoire des immigrations en France, des quartiers uniethniques se sont développés, tel le quartier portugais à Marseille, permettant une solidarité et une intégration en douceur. La mixité se joue par contre dans l'accès à l'espace public. Elle est permise si on met l'accent sur le droit de cité des personnes, et qu'on leur laisse la parole. Il s'agit de recréer des espaces d'échange et de confrontation physiques que les arrêtés anti-mendicité ont mis à mal : espaces verts, lieux de flânerie, de rencontres ; mais aussi non physiques comme des modèles participatifs de démocratie locale. De mettre en dialogue des temporalités antagonistes : un maire dont les échéances électorales sont tous les cinq ans, un constructeur comptant plutôt en vingtaines d'années, un habitant ou une association aux urgences immédiates. Les habitants, qui pour un grand nombre se trouvent désormais au chômage, placés hors du jeu économique, ont d'autant __________ besoin de trouver une socialisation dans l'espace public. (3)
4. La délinquance cause la rupture du lien social, mais elle en est d'abord la conséquence. A partir du moment où un individu, surtout un jeune, ne trouve pas dans la société un enracinement qui structure sa personnalité et donne un sens à son existence, il se trouve dans une situation de rupture. S'il est en échec scolaire, il va se retrouver sans travail et sera privé d'une véritable citoyenneté. Le plus souvent, la discrimination ethnique vient renforcer l'exclusion. C'est un engrenage. L'incivilité est précisément la conséquence d'une privation de citoyenneté. La violence permet d'autant __________ de se faire reconnaître qu'elle est interdite par la société. Elle symbolise la transgression d'un ordre social qui ne mérite pas d'être respecté. Ce que les acteurs de la violence recherchent, c'est précisément cette transgression. Ils estiment qu'ils n'ont aucune raison de respecter les lois d'une société qui ne respecte pas leurs droits. (4)
5. Les adolescents se structurent à partir de trois types de lieu : la famille, l'école et la rue. Dans chacun de ces lieux, des adultes font référence : les parents dans la famille, les enseignants à l'école, les aînés dans la rue. Mais ces trois catégories d'adultes, qui transmettent les repères, sont dans un discours de discrédit mutuel : les enseignants parlent des parents démissionnaires et des voyous de la rue, les parents disent que les enseignants ne savent plus faire leur travail et ne sont même plus capables d'assurer la discipline, et parlent de la mauvaise influence de la rue. Les aînés disent : « Que tu travailles ou que tu ne travailles pas au collège, tu es dans un collège sans avenir ». Le problème est toujours chez l'autre. Or, l'un des premiers besoins de l'enfant, c'est la cohérence que doivent adopter les adultes autour de lui. Ces propos, c'est Jean-Marie Petitclerc qui les tient en ouverture de la journée de réflexion organisée par la délégation régionale des Pays-de-la-Loire de l'Aire. Personnalité originale du secteur social, à la fois prêtre et éducateur spécialisé, directeur de l'association Le Valdocco à Argenteuil et chargé de mission auprès du conseil général des Yvelines, auteur prolixe et fin orateur, les arguments qu'il avance font souvent mouche. Trois thèmes structurent son discours : resituer la problématique de la violence juvénile comme une difficulté avant tout des adultes, décrypter les crises sociales qui en font le lit et décoder les différentes formes de violence. Les propositions qu'il avance en réponse à cette violence résonnent d'autant __________ aux oreilles des professionnels qu'elles viennent valider les pratiques très souvent engagées sur le terrain. (5)
6. Un ado qui s'attaque au cadre scolaire (absentéisme, non-respect des horaires, transgression, racket, violence…) cherche à se confronter à l'autorité, manifestant ainsi sa réticence à l'égard des limites et, en même temps, le besoin qu'il en a. Cette attitude implique absolument une réponse parentale et/ou scolaire sinon une escalade des actes peut suivre. Les parents doivent s'interroger pour savoir pourquoi leur enfant attire autant l'attention et ouvrir le dialogue pour essayer de comprendre ce qui ne va pas. Mais cette réponse est insuffisante. Il faut y associer, par le biais des mots, un jugement sur les actes commis, une analyse des faits de manière juste, puis poser des limites et une sanction équilibrée, proportionnelle à l'acte. L'adolescent l'acceptera d'autant __________ que les promesses de récompenses comme de sanctions seront tenues. Brandir de grandes menaces et ne pas les tenir ne sert à rien, décrédibilisant même les parents aux yeux de leur enfant. Paradoxalement, autant l'adolescent a besoin d'explorer les limites, autant il a besoin de les trouver au bout de ses agissements. Elles le rassurent, lui montrent qu'il n'est pas tout puissant et que ses pulsions nouvelles, agressives en particulier, peuvent être contenues. (6)
7. Asséner à un enfant « qu'il est stupide » est tout aussi néfaste que de le frapper. La violence verbale des parents envers leurs enfants est fréquente, et d'autant __________ nocive qu'elle émane directement de l'inconscient du père ou de la mère. Et l'enfant lui la reçoit cinq sur cinq. (7)
8. […] l'état de la société peut favoriser l'expression de la violence dès lors que la précarité familiale et la confusion des codes provoquent la déliaison sociale. La violence juvénile est donc d'abord générée par la psychologie même de l'individu et non par la société. Cette violence se déploie d'autant __________ rapidement que les jeunes ne sont pas socialisés, ou alors fictivement, à travers, par exemple, un type de musique ou de sport qui les enferme dans leur narcissisme. (8)
9. La violence urbaine préoccupe d'autant __________ qu'il s'avère aujourd'hui difficile de lui donner un sens, contrairement aux accidents de la route. Bien que l'automobile soit très meurtrière, sa pratique n'est pas pour autant perçue comme plus risquée (3). La nuit du nouvel an 1999, alors qu'une cinquantaine de morts était imputée aux accidents de la route, la France retenait son souffle : des voitures étaient à nouveau incendiées à Strasbourg. L'accident de la route, à l'heure où la population a massivement adhéré à la voiture, est perçu, a contrario des incidents survenus en banlieue, comme le prix à payer de la modernité et du mode de vie qui en découle. (9)
10. La violence scolaire devient une catégorie générique d'autant __________ efficace qu'elle est, du point de vue normatif, sans ambiguïtés : la violence c'est mal. Dans une large mesure, en désignant tout un ensemble de conduites comme violentes, on se place du côté du bien contre le mal, on ferme le débat avant que de l'ouvrir, on soude les troupes dans une condamnation commune. Alors que souvent l'école est déchirée par des intérêts idéologiques, sociaux et corporatifs, la violence assure son unité, elle offre une légitimité immédiate à celui qui la condamne. (10)
(1) Ruby C., http://www.espacestemps.net/document2772.html, consulté le 08.03.08. (2) DUBET F., « A propos de la violence des jeunes», http://www.eurowrc.org/05.education/education_fr/viraj/08.viraj.htm, consulté le 08.03.08. (3) Lutzky A., « Politiques de la ville, quel droit de cité ? », http://quartiersc.canalblog.com/archives/debat_analyse/p30-0.html, consulté le 08.03.08. (4) Muller J-M, « Écouter la violence », http://www.non-violence.org/spip.php?article61, consulté le 08.03.08. (5) Trémintin J., « Portons un autre regard sur la violence des jeunes ! », http://www.lien-social.com/spip.php?article159&id_groupe=4, consulté le 08.03.08. (6) Huerre P., http://www.essentielsante.net/ebn.ebn?pid=23&domain=ess&site=8&uid=documentess_688&rub=203, consulté le 08.03.08. (7) Olivier C., psychanalyste, http://www.psychologies.com/cfml/articleWeb/c_articleWeb.cfm?id=2030, consulté le 08.03.08. (8) Contribution de la Mission Cléry-Melin sur « Violence et Santé » - 28 mars 2003, http://www.sante.gouv.fr/htm/actu/clery_melin/contribution.pdf, consulté le 08.03.08. (9) « Ville et violence, sur l'actualité d'un thème », http://www2.urbanisme.equipement.gouv.fr/cdu/accueil/bibliographies/ villeetviolence/inquiete.htm, consulté le 08.03.08. (10) « Violences à l'école : sensibilisation, prévention, répression », Rapport du Symposium tenu à Bruxelles (Belgique), 26-28 novembre 1998, Nicole Vettenburg, rapporteuse générale, http://f-d.org/mediation-ecole/symosium-violence-Bruxelles-frapedu98-5F6.htm, consulté le 08.03.08.
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