| EXERCICE 91, UNITÉ IV 3.3. Rectifier
CONSIGNE Montrez, en relevant les mots qui s'opposent, comment les auteurs construisent avec en fait l'opposition entre deux représentations.
EXEMPLE Chiffre étonnant pour un adulte qui n'est pas né avec les nouvelles technologies, 67,5 % des 11-20 ans déclarent utiliser régulièrement plusieurs médias en même temps. Selon M. Marc Prensky, ce serait au demeurant l'une des caractéristiques de ces « natifs numériques » que de pouvoir manipuler simultanément les outils tels que les jeux vidéo, la télévision, Internet et les téléphones portables. Ils sont toujours placés à portée de mains, sont partie intégrante de leur vie et personnalité et font l'objet d'usages croisés (téléchargement de jeux sur Internet, gestion des photographies sur l'ordinateur par Bluetooth…). A ce titre, la génération numérique est en fait une génération multimédia, qui jongle avec les affichages multi-fenêtres, les différents outils, et les juxtapose sans difficulté. (46 : 2008-2009)
RÉPONSE Les mots qui s'opposent : numérique / multimédia
1. L'efficacité des traitements de l'obésité paraît facile à évaluer, car de nombreuses revues de la littérature ont été écrites à ce sujet. Il n'en est rien, pour de multiples raisons, essentiellement méthodologiques. En fait, les protocoles sont rarement comparables. Par exemple, le regroupement dans certaines méta-analyses d'études de durées différentes peut sembler discutable. De plus, les travaux de longue durée sont rares et peu d'entre eux comportent des mesures portant à la fois sur la diététique, l'activité physique et la régulation du comportement en général, ce que les Anglo-saxons désignent sous le terme de counseling. Seules les études positives sont publiées. Le débat n'est donc pas toujours contradictoire. (8 : 2005-2006)
2. La sensibilité à la valorisation de qualités morales et physiques s'exprime […] par le fait que la plupart de ces jeunes [qui veulent s'engager dans l'armée] mettent l'accent sur leur volonté d'exercer une activité qui leur permette d'échapper à une certaine routine. Ils voient alors en l'armée une institution qui propose une dynamique non seulement professionnelle, mais également personnelle. Les jeunes qualifient ce dynamisme par un terme très largement récurrent dans leur vocabulaire : celui de « bouger ». On peut désigner avec ce verbe de nombreuses actions différentes. On est d'abord enclin à penser que le jeune, en voulant « bouger », songe d'abord aux voyages. Mais c'est en réalité moins le fait d'aller dans tel ou tel pays qui le motive que le fait même de partir. En fait, si le voyage constitue souvent une dimension essentielle de l'engagement dans l'armée, c'est parce que cet engagement est lui-même un voyage. Il faut donc comprendre ce voyage (et, par extension, cette envie de « bouger ») comme un changement plus que comme un mouvement : s'engager dans l'armée à vingt ans, c'est prendre la décision d'un véritable changement. Et c'est peut-être d'abord cela que le terme « bouger » désigne. (1)
3. […] il faut résister à l'emprise de certains mythes scolaires et ne pas oublier que lorsque l'école républicaine visait la formation du citoyen, elle prétendait avant tout transmettre une langue nationale et constituer un espace de circulation des élites diplômées. D'ailleurs dans ce cadre, l'instruction civique et la transmission d'un sentiment patriotique ont toujours opéré au sein d'un réseau scolaire fortement segmenté. En fait, l'école républicaine était si socialement clivée, que l'instruction publique était exclusivement destinée, en dehors de l'enseignement primaire, aux élèves de l'école primaire supérieure, de l'enseignement professionnel, à certaines sections des lycées de filles ainsi qu'aux écoles normales d'instituteurs. Les élèves du secondaire, étant donné leur origine sociale, étaient supposés être formés à la connaissance de la chose publique au sein de leur famille. En fait, cet état de choses, comme le remarque C. Nicolet lui-même, découlait de l'idée que de la citoyenneté se faisait la pensée républicaine : la pratique de l'esprit des Lumières, par la transmission d'une culture rationnelle et scientifique, était la meilleure garantie de l'exercice du devoir du citoyen. (2)
4. L'lEP [Institut d'études politiques] donne un niveau, « une carte de visite » plus qu'une vraie spécialité : « On nous prend pour des spécialistes, mais j'ai l'impression qu'on ne sait pas faire grand-chose » ; « On est tellement généralistes qu'on ne saura strictement rien faire ». Evidemment, ce problème du niveau et du prestige est étroitement associé au poids de la culture générale qui confère le prestige et permet de se classer, tout en laissant ouvert le problème de la formation professionnelle. Bien des étudiants, parvenus en fin de formation, manifestent leurs inquiétudes à ce propos, se sentant désarmés face aux véritables spécialistes. Certains se perçoivent comme de bons élèves enfermés dans un monde purement scolaire, celui de la culture générale, des exercices et de la formation personnelle, et qui se voient brutalement obligés de « grandir », de transformer ce niveau en projet professionnel. En fait, pour les étudiants parvenus au terme de leur formation, l'lEP apparaît comme un long diffèrement. Il se développe toute une critique du caractère général de la formation, trop technique pour être scientifique, trop scientifique pour être professionnelle : « On parle de tout, mais on ne sait rien vraiment ». (3)
5. Certaines activités de diverses catégories d'agents de l'institution scolaire ont pour fonction officielle d'aider les élèves et les parents d'élèves à déterminer leur orientation dans les différentes filières de l'enseignement secondaire. Depuis la loi Jospin sur l'orientation des élèves de l'enseignement secondaire de 1989, les lycées et collèges établissent, chaque année, un programme d'information sur l'orientation destiné aux élèves et aux parents. Au lycée de la ville, les conseillers d'orientation organisent des réunions avec les élèves de terminale pour leur présenter les filières de l'enseignement supérieur et les soumettre à des tests afin de les aider à élaborer leur « projet scolaire et professionnel » selon les termes en vigueur. L'administration de l'établissement organise, chaque année, un voyage pour la capitale régionale afin de visiter des établissements supérieurs où des enseignants et des conseillers d'orientation du SUIO (service universitaire d'information et d'orientation) présentent les filières offertes. Ces réunions d'informations sur les filières de l'enseignement supérieur ne satisfont pas la majorité des élèves. Ils se plaignent de n'avoir rien appris de plus que ce qui est indiqué dans les brochures de l'ONISEP (office national de l'information sur les enseignements et les professions), d'avoir perdu leur temps à une réunion qui ne les concerne pas toujours (les filières présentées ne recrutent pas dans telle série du baccalauréat, par exemple). Ces réunions sont, en fait, pour les professeurs de l'enseignement supérieur qui y participent, une activité de recrutement pour leurs filières respectives. (4)
(1) Léger J-F., 2003, « Pourquoi des jeunes s'engagent-ils aujourd'hui dans les armées ? », Revue Française de Sociologie, vol. 44, n° 4. (2) Barrere A., Martuccelli D., 1998, « La citoyenneté à l'école : vers la définition d'une problématique sociologique », Revue Française de Sociologie, vol. 39, n° 4. (3) Dubet F., 1994, « Dimensions et figures de l'expérience étudiante dans l'université de masse », Revue Française de Sociologie, vol. 35, n° 4. (4) Masson P., 1997, « Elèves, parents d'élèves et agents scolaires dans le processus d'orientation », Revue Française de Sociologie, vol. 38, n° 1.
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